L’Autorité de régulation des télécommunications (Arcep) a publié vendredi son très précieux baromètre du numérique. Il se base sur une étude réalisée par le Credoc en juin 2015 à partir d’entretiens en face-à-face auprès d’un échantillon de 2 209 personnes représentatif de la population française de 12 ans et plus.
L’étude publiée chaque année est toujours très riche en informations et permet de voir les tendances et les fractures dans la société française.
Forte hausse des tablettes, baisse des ordinateurs
Ainsi cette année, 35 % des foyers disposent d’une tablette tactile (contre 29 % en 2014), ce qui confirme une percée continue des tablettes malgré le succès des smartphones à écran large qui tendent à les supplanter. En revanche le taux d’équipement en ordinateurs baisse pour la deuxième année consécutive, à 80 %. Plus chers, moins utiles pour ceux qui disposent déjà d’un ordinateur au bureau et qui peuvent naviguer sur Internet depuis leur tablette ou leur smartphone, les PC sont en perte de vitesse.
Fracture numérique et fracture sociale sont liées
Dans le détail et de façon peut-être surprenante, la possession d’un ordinateur est davantage influencée par le niveau d’étude que par le niveau de revenus. 46 % des non diplômés ont un ordinateur (75 % des bas revenus) contre 92 % des diplômés du supérieur.
C’est encore plus vrai pour les tablettes tactiles, les non diplômés n’étant que 16 % à en posséder contre 46 % pour les diplômés d’études supérieures.
De même, 83 % de la population française dispose d’une connexion à internet à domicile. La proportion n’augmente presque plus ces dernières années. Mais là aussi, la stagnation trahit une fracture d’origine sociale.
Qui n’a pas internet en france ?
En effet selon l’interprétation livrée par l’Arcep, les personnes qui n’ont pas Internet chez elles sont le plus souvent des femmes, plutôt âgées, qui vivent seules, ou d’individus à faible niveau de diplôme (41 % n’en ont aucun).
Il y a aussi une facture liée à l’âge, ou à l’environnement de vie. 53 % des non connectés sont retraités, et 31 % vivent en commune rurale de moins de 2 000 habitants.
La très grande majorité des personnes qui n’ont pas Internet chez elles n’utilisent pas non plus Internet sur un téléphone mobile (82 %).
Forte hausse des recherches médicales
Par ailleurs, il reste encore 24 % des chômeurs qui n’utilisent pas Internet pour rechercher un emploi. Cette information est loin d’être anodine alors que Pôle Emploi cherche à se dématérialiser au point que désormais l’inscription se fait exclusivement par Internet dans plusieurs départements. Même si Internet est beaucoup plus pratique et rapide pour trouver un emploi, beaucoup de chômeurs sont écartés de cet outil, sans doute moins par choix que par manque de maîtrise ou d’accès.
Dans un tout autre domaine, on note aussi que 41 % des Français cherchent des informations médicales sur Internet, ce qui est une tendance en forte croissance. Chez les 25-39 ans, c’est même 66 % des personnes qui font de telles recherches.
92 % des 18-24 ans sont sur Facebook, Twitter, Instagram…
L’étude confirme aussi l’énorme succès des réseaux sociaux. 92 % des 18-24 ans sont inscrits sur au moins un réseau social comme Facebook, Twitter ou LinkedIn.
79 % des 12-17 ans y sont également inscrits malgré leur minorité qui oblige théoriquement à avoir l’autorisation des parents (puisqu’il faut virtuellement signer un contrat et accepter ses données personnelles). Mais la proportion reste relativement stable par rapport à 2014 et progresse beaucoup moins vite que chez 18-24 ans, ou l’utilisation de réseaux sociaux a progressé de 8 points en un an.
Dans l’ensemble de la population, 62 % des internautes français et plus d’un Français sur deux (52 %) sont inscrits sur Facebook, Instagram, Twitter, LinkedIn ou un autre réseau social. Leur utilisation pour s’informer sur l’actualité est en très forte augmentation (71 % contre 54 % l’an dernier), ce qui doit doublement faire réfléchir sur l’incidence des algorithmes qui trient l’information affichée aux utilisateurs.
Enfin, 73 % des jeunes de 18-24 ans regardent des films, des vidéos ou des séries TV sur Internet (en téléchargement ou en streaming, légal ou illégal). La proportion chute ensuite avec l’âge :
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