Microsoft n’avait réservé que 76.000 exemplaires à prix cassé pour la pré-commande de son futur système d’exploitation Windows 7. Il s’est dit ce mercredi victime de son succès et obligé de fermer son site Microsoft Store. Mais tout cela n’est-elle pas qu’une opération de communication savamment organisée ?

C’est ce mercredi matin que Microsoft mettait œuvre sa grande opération de promotion qui permettait d’obtenir son nouveau système d’exploitation Windows 7 à moitié prix. Les consommateurs intéressés pouvaient ainsi obtenir Windows 7 version Familiale Premium à 49,99 euros au lieu de 119,99 euros, ou la version Professionnelle Premium à 109,99 euros contre 285 euros. Une aubaine pour ceux qui sont déjà accrocs à Windows 7 depuis la sortie des premières bêtas publiques.

Mais très vite, l’opération a tourné court. Le site du Microsft Store a croulé sous les commandes, tout comme ceux des quelques marchands partenaires sélectionnés en France (la FNAC, Amazon.fr, Pixmania, Grosbill, Materiel.net, Surcouf, LDLC, RueDuCommerce et Boulanger). Or, comme nous l’indiquions fin juin, l’offre censée être disponible jusqu’au 14 août est limitée en quantité.

Microsoft n’a réservé que 76.000 boîtes de Windows 7 en pré-vente pour le marché français. Déjà des sites affichent rupture de stock, comme Materiel.net. Les autres le sont probablement aussi mais n’ont pas encore mis à jour leur page (ce qui pose d’ailleurs des questions, certains ne précisant même pas que l’offre est conditionnée à la limite des stocks disponibles).

Etant donné le succès des bêta publiques mises à disposition des internautes, et le prix de vente exceptionnel consenti par Microsoft pour cette promotion, la firme de Redmond devait nécessairement s’attendre à ce que la rupture des stocks soit quasiment immédiate. Elle l’avait déjà expérimenté le mois dernier au Japon, où tous les stocks de précommandes avaient été vidés en quelques heures.

Microsoft semble donc avoir imité une stratégie bien connue, où Nintendo fait office de maître : la pénurie organisée. En s’assurant que les stocks sont très vite épuisés, et que le message soit véhiculé dans les médias (ce qui ne manque pas ce mercredi matin), la stratégie permet d’envoyer aux consommateurs un message subliminal : puisque tout le monde se l’arrache, ce doit être que le produit est génial et qu’il faut l’acheter dès qu’il est de nouveau disponible. Après l’infortune de Windows Vista, Microsoft a parfaitement géré sa communication et fait savoir au grand public que même au prix fort, Windows 7 vaut l’investissement.

On peut d’ailleurs s’interroger sur l’étrange indisponibilité du site de Microsoft Store, elle aussi largement relayée dans la presse mercredi matin. Comment une entreprise autant habituée aux très fortes attaques DDOS que Microsoft, qui gère des services à très fort trafic comme Bing, peut-elle crouler sous le poids supposé de connexions de consommateurs décidés à sortir leur carte bleue pour s’offrir Windows 7 ?

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