Le piratage du fabricant de jouets VTech survenu au cours du mois de novembre prend une tournure judiciaire. Alors qu’un suspect a été arrêté la semaine dernière au Royaume-Uni, une plainte a été déposée en France auprès du tribunal de grande instance de Versailles. À la manœuvre se trouve l’UFC-Que Choisir, qui souhaite faire condamner l’entreprise pour ne pas avoir réussi à protéger correctement sa base de données clientèle.
VTech risque jusqu’à 5 ans de prison et 300 000 euros d’amende.
À cette fin, l’association de défense des consommateurs brandit l’article 226-17 du code pénal.
Celui-ci expose que « le fait de procéder ou de faire procéder à un traitement de données à caractère personnel sans mettre en œuvre [toutes les mesures utiles pour préserver la sécurité des données] est puni de cinq ans d’emprisonnement et de 300 000 euros d’amende ». Il s’agit de prendre des dispositions pour empêcher que des données ne soient déformées, endommagées ou vues par des tiers non autorisés.
Dans cette affaire, qui concerne de très nombreux clients français, VTech est suspecté de ne pas avoir accompli le b.a.-ba de la sécurité informatique. L’UFC Que Choisir s’appuie sur les affirmations de l’auteur de l’attaque, qui aurait procédé à une injection SQL pour forcer la base de données. Or, « elle peut aisément être mise en échec, si des règles simples de protection sont mises en œuvre », rappelle l’association.
Pour l’UFC, « la faute qui semble avoir été commise par la société VTech est intolérable ». Une entreprise de cette taille se doit de faire énormément attention à la manière dont les données de ses clients sont protégées, surtout lorsque son domaine d’activité l’amène à vendre des produits connectés pour des enfants. Dès lors, la responsabilité de VTech n’en est que bien plus grande.
En France, le nombre de clients et utilisateurs affecté par le piratage de VTech est estimé à 2 millions, dont la moitié d’enfants. Dans le monde, ce serait les informations privées de 6 millions d’enfants qui seraient concernées.
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