Les lois de protection de la vie privée en Europe étant particulièrement strictes, l’Union Européenne souhaite frapper fort avec une nouvelle politique devant freiner la prolifération de logiciels qui partagent les informations personnelles des utilisateurs, même ceux qui nécessitent un accord préalable.
Un comité européen de protection des données personnelles a donc signé le 30 mai dernier un document préparatoire dans lequel elle cherche à lutter contre les technologies permettant de tracer l’activité d’un utilisateur sans qu’il le sache. Si le projet vise surtout les cookies et quelques autres scripts, il s’applique parfaitement aux spywares qui peuplent de célèbres lecteurs multimédia et autres logiciels de peer to peer.
Les rédacteurs ont en effet précisé que « la directive devrait également s’appliquer aux informations collectées par les spywares, qui sont de petits logiciels installés secrètement sur un ordinateur personnel, à l’occasion par exemple du téléchargement d’un plus gros logiciel (ex: un lecteur de musique), afin de renvoyer des informations personnelles en rapport avec le sujet des données (par exemple les titres des chansons que les utilisateurs ont tendance à écouter). »
Sont ainsi visés RealNetwork et Microsoft qui sont les principaux fournisseurs de lecteurs multimédia. RealNetwork (qui produit Realplayer) a par exemple renouvelé la semaine dernière son accord avec la société Gracenote qui renvoit à l’utilisateur des informations sur les CD qu’il écoute. Gracenote peut ainsi établir sans peine les profils des utilisateurs de Realplayer. Mais l’Union Européenne se méfie aussi beaucoup du Passeport .Net de Microsoft, qui représente une réelle menace pour la vie privée des internautes.
Si la directive est ratifiée, les utilisateurs de peer to peer qui connaissent une invasion grandissante de spywares seront eux aussi protégés. Le logiciel AltNet inclu dans Kazaa serait par exemple banni par l’Union Européenne puisqu’il récolte des données personnelles sur les utilisateurs et permet aux clients de la société de faire parvenir directement des offres publicitaires aux utilisateurs ciblés.
Malheureusement les Etats-Unis sont loins d’être aussi protecteurs, et privilégient davantage les intérêts commerciaux des sociétés visées. Etant donné qu’ils s’agit pour l’essentiel de logiciels extra-européens, l’efficacité d’une telle directive risque vite d’être très relative…
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