Le Règlement général sur la protection des données (RGPD) va-t-il permettre d’aboutir à une intelligence artificielle conforme au cadre européen en matière de protection de la vie privée et de traitement des informations personnelles ? De toute évidence, le texte a suffisamment d’influence pour conduire OpenAI à changer ses pratiques. La preuve : ChatGPT est revenu en Italie.
C’est ce que vient d’annoncer ce 28 avril l’institution Garante per la protezione dei dati personali, qui est l’équivalente italienne de la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil). OpenAI rétablit le service [ChatGPT] en Italie en améliorant la transparence et les droits des Européens, qu’ils soient utilisateurs ou non, titre l’autorité dans son communiqué.
Plusieurs modifications à ChatGPT pour mieux respecter le RGPD
Le message de la Cnil italienne recense neuf mesures prises par OpenAI, société sise aux États-Unis, pour satisfaire les exigences en matière de protection des données, d’information au public et d’applicabilité du droit. Ainsi, OpenAI a « modifié et clarifié plusieurs mécanismes et déployé des solutions souples pour permettre aux [Européens] d’exercer leurs droits », est-il indiqué.
Le rétablissement de l’accès à ChatGPT pour les internautes basés en Italie met fin à presque un mois de blocage. Fin mars, OpenAI avait pris la décision d’interdire à ces internautes d’accéder à son chatbot, après la prise de parole de l’instance italienne. Elle avait relevé plusieurs problèmes — pas de contrôle de l’âge, traitement incorrect des données, incident de sécurité, défaut de conformité au RGPD.
L’interruption de l’agent conversationnel pour le public transalpin avait toutefois eu un effet immédiat : la hausse des recherches pour un VPN a bondi dans le pays au même moment. En effet, ces services permettent de faire passer sa connexion dans un autre pays avant d’accéder au site. Ce faisant, on peut faire croire que l’on vient de France, d’Argentine ou d’Australie.
La Cnil italienne « les mesures mises en œuvre par OpenAI ». Elle « reconnaît les progrès accomplis par OpenAI pour concilier les avancées technologiques avec le respect des droits des personnes et espère que l’entreprise poursuivra ses efforts pour se conformer à la législation européenne en matière de protection des données. »
Cela étant, elle l’invite à continuer dans cette voie en « se conformant aux demandes supplémentaires » formulées dans une ordonnance ultérieure. Elle souhaite un système de vérification de l’âge et une campagne de communication pour signaler aux Italiens qu’ils peuvent rejeter l’usage de leurs données pour entraîner les algorithmes de l’entreprise.
La Cnil italienne ajoute qu’elle va continuer d’observer OpenAI — l’entreprise étant au cœur de l’actualité, et sans doute pour longtemps, avec ses nombreux systèmes dédiés à l’IA. Ces modifications pourraient avoir une incidence sur la conduite des saisines en France — en effet, la Cnil a été alertée à plusieurs reprises courant avril. Des changements dont l’autorité devra tenir compte.
Vous avez lu 0 articles sur Numerama ce mois-ci
Tout le monde n'a pas les moyens de payer pour l'information.
C'est pourquoi nous maintenons notre journalisme ouvert à tous.
Mais si vous le pouvez,
voici trois bonnes raisons de soutenir notre travail :
- 1 Numerama+ contribue à offrir une expérience gratuite à tous les lecteurs de Numerama.
- 2 Vous profiterez d'une lecture sans publicité, de nombreuses fonctions avancées de lecture et des contenus exclusifs.
- 3 Aider Numerama dans sa mission : comprendre le présent pour anticiper l'avenir.
Si vous croyez en un web gratuit et à une information de qualité accessible au plus grand nombre, rejoignez Numerama+.
Abonnez-vous à Numerama sur Google News pour ne manquer aucune info !