« L’intelligence artificielle générale », ou AGI. Ce terme ne vous est peut-être pas familier au premier abord, mais d’ici quelques années, de nombreux chercheurs parient que nous côtoierons la technologie qu’il désigne. L’AGI se rapporte à la capacité d’une intelligence artificielle à analyser, comprendre, et ressentir les émotions comme un humain. La technologie viendrait donc supplanter les compétences du cerveau. Un véritable tournant dans le domaine qui bouleverserait encore davantage nos sociétés.
Des progrès immenses en quelques mois
Actuellement, OpenAI, Google, Meta et de nombreuses entreprises du secteur développent des intelligences artificielles basées sur des modèles encore basiques (Transformer pour les Grands modèles de langage ou LLM). Dans le cas de GPT, l’IA ne traite que quelques types de données (texte ou photographie prochainement avec GPT-4). L’AGI serait capable de raisonner de manière autonome et créative, tout en s’alimentant toute seule.
Demis Hassabis, directeur général de DeepMind, la filiale IA de Google, estime que l’intelligence artificielle générale n’est qu’à quelques années de voir le jour. Une prédiction qu’il a confiée en marge du festival Future of Everything au Wall Street Journal le 2 mai 2023. « Les progrès réalisés ces dernières années ont été assez incroyables. Je ne vois aucune raison pour que ces progrès ralentissent. Je pense même qu’ils pourraient s’accélérer. Je pense donc que nous ne sommes plus qu’à quelques années, voire à une décennie [de l’AGI] », a assuré Hassabis.
Il faut avancer prudemment dans l’IA
Même si l’ensemble de la communauté scientifique n’est pas raccord sur la définition exacte des capacités d’une intelligence artificielle générale, Hassabis pense que l’IA générale sera une réalité dans de nombreux aspects de notre vie. « Nous aurons des systèmes très capables et très généraux dans les prochaines années. La prochaine génération d’assistants basée sur ces types d’algorithmes d’IA constituera un changement complet », assure-t-il.
Toutefois, le CEO de DeepMind rappelle l’importance d’avancer prudemment sur cette technologie. Il préconise une approche collective entre chercheurs, universitaires et gouvernements, le tout en « utilisant la méthode scientifique, c’est-à-dire en essayant de réaliser des expériences contrôlées très prudentes pour comprendre ce que fait le système sous-jacent. »
Geoffrey Hinton, spécialiste de l’intelligence artificielle et pionnier des réseaux neuronaux a d’ailleurs annoncé quitter Google pour pouvoir s’exprimer plus librement sur les dangers potentiels de l’IA. Comme de nombreux experts du milieu, Hinton redoute l’arrivée de l’AGI. Il prone l’auto-régulation du secteur comme seule solution efficace réellement.
De son côté, Hassabis assure travailler en interne chez Google à l’intégration de l’intelligence artificielle et des dernières avancées en la matière au sein des produits et services de l’entreprise.
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