Ces dernières années, la guerre des navigateurs est devenue beaucoup moins simple à mener pour Microsoft, confronté à l’arrivée de nouveaux challengers particulièrement performants. La situation est même devenue très critique dans certaines régions du monde, notamment en Europe où les parts de marché du navigateur web fondent comme neige au soleil. Dans certains pays, Internet Explorer n’arrive même plus à dépasser les 50 % du marché.
Or, après plusieurs années sans véritable développement d’Internet Explorer, la firme de Redmond a décidé de reprendre les choses en main en sortant deux version majeures de son logiciel en quelques mois, pour redevenir crédible face aux Mozilla Firefox, Google Chrome, Safari et autres Opera. Plus sécurisé, plus respectueux des standards web, plus performant, il est néanmoins un point sur lequel les avis divergent, parfois violemment : est-il au niveau de ses concurrents ?
Pour cela, le laboratoire indépendant NSS Labs a passé au crible les principaux navigateurs web disponibles : Internet Explorer 8, Mozilla Firefox 3, Safari 4 de l’entreprise Apple, Google Chrome 2 et Opera 10 en version beta. L’objectif de cette batterie de tests fut de les mettre à l’épreuve sur le terrain de la sécurité et du degré de protection pour les utilisateurs. Résultat des courses, le produit de Microsoft se détache clairement du lot sur les deux tests mis en pratique durant deux semaines du mois de juin dernier.
Pour ce qui est du hameçonnage (le phishing), 126 URL piégées ont été proposées à chaque navigateur. Résultat, Internet Explorer 8 enregistre le plus haut taux de blocage avec 83 %, suivi de Firefox avec 80 %. Opera 10 beta atteint à peine la moyenne avec 54 %, tandis que Google Chrome 2 % en bloque un quart (26 %) et Safari 4 clôt le classement avec… 2 %.
Le second test portait sur les logiciels malveillants (les malwares) diffusés par ingénierie sociale. 608 URL potentiellement infectées ont à nouveau été soumises aux navigateurs web, et à nouveau Internet Explorer 8 s’en tire mieux que ses concurrents, avec un taux de blocage de 81 %. Les autres sont particulièrement loin derrière : Firefox 3 n’a que 24 %, Safari 4 atteint les 21 %, 7 % pour Google Chrome 2 et 1 % pour Opera 10 beta.
Ces résultats sont donc assurément très bons pour Microsoft et cela souligne les efforts de l’entreprise sur les dernières moutures de son navigateur web. Le seul problème finalement, c’est que Microsoft a financé directement l’étude menée par NSS Labs. Et inévitablement, cela jette comme un léger doute sur la qualité des essais menés par le laboratoire, bien que celui-ci affirme travailler en totale indépendance.
Microsoft s’était déjà appuyé sur les résultats de NSS Labs en février 2009 pour donner du cachet au lancement d’Internet Explorer 8 le mois suivant. L’étude réalisée à l’époque affirmait que la dernière version du navigateur bloquait entre deux et quatre fois plus de sites web malveillants que ses principaux concurrents, grâce à la qualité du filtre SmartScreen qui est capable de détecter les sites suspects… à moins que cela est à mettre au crédit du financement apporté par Microsoft ?
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