David contre Goliath ? OpenAI, Google, Meta, Midjourney… Ces derniers mois, les géants américains de la technologie ne cessent de progresser dans le développement de l’intelligence artificielle. Une concentration des services et des compétences que seule la Chine semble pour l’heure en mesure de concurrencer. De nombreux projets y sont menés par les leaders du secteur tels que Baidu ou Alibaba notamment.
Bien que l’Europe cherche déjà à réguler l’IA, pour l’heure, le vieux continent parait peu capable de rivaliser sur le plan technologique. Pire encore, dans l’hexagone, les chercheurs en mesure de concurrencer les poids lourds de la Silicon Valley s’exilent aux États-Unis pour se développer plus rapidement. Un cercle vicieux qui pourrait bien être brisé avec l’arrivée de Mistral AI.
Une équipe française de choc sur l’IA
Pour contrer l’avancée inexorable des entreprises américaines, plusieurs chercheurs français viennent de lancer la startup Mistral AI. Cette initiative stratégique, encore très secrète, est portée par des pionniers de l’IA et plusieurs ex-employés des GAFAM. À commencer par Arthur Mensch cofondateur et actuel de PDG de la jeune pousse. Polytechnicien de formation, l’ingénieur est passé par DeepMind, un des plus prestigieux laboratoires d’intelligence artificielle, aujourd’hui propriété de Google.
Guillaume Lample, actuellement chercheur au sein de l’unité IA de Facebook, rejoindrait l’équipe. Tout comme Timothée Lacroix, également en poste au sein du laboratoire IA de Meta. Des informations confirmées par Les Echos et Le Point au début du mois de mai 2023.
L’initiative est soutenue par de grands noms de la French Tech. Jean-Charles Samuelian-Werve et Charles Gorintin, les fondateurs d’Alan (une assurance santé en ligne), seraient de la partie. Enfin, Cédric O, l’ex-Secrétaire d’État chargé du numérique, graviterait (lui aussi) autour du projet.
Une levée de fonds exceptionnelle
Pour financer le développement d’un ChatGPT à la française, Mistral AI est en train de lever près de 100 millions d’euros. La société serait valorisée 240 millions, soit un financement qui placerait l’entreprise parmi les plus gros acteurs du secteur de l’IA en France et en Europe. C’est une valorisation exceptionnelle (en Europe) pour une jeune pousse à peine lancée.
Menée par le fonds américain LightSpeed Venture Partners, la collecte pourrait voir s’associer des figures éminentes de l’écosystème tech européen. Xavier Niel pourrait mettre la main à la poche, comme le Français Yann Le Cun, responsable en chef de l’IA chez Meta.
Mistral AI a d’ores et déjà lancé son site web. Les principaux bureaux de l’entreprise se trouveraient à Paris. « Nous rassemblons une équipe de classe mondiale pour développer les meilleurs modèles d’IA générative », détaille Mistral AI sur sa page d’accueil. Le recrutement des talents serait toujours en cours. La startup cherche des profils avec « une solide expérience en tant que chercheur, ingénieur logiciel ou développeur de produits dans le domaine de l’IA ».
Millions contre milliards
L’entreprise Mistral AI pourra-t-elle se propulser et devenir leader du secteur de l’IA, avant que les géants ne deviennent invincibles ? La tâche semble aujourd’hui ardue. Alors que l’Europe et la France peinent à injecter quelques millions, les États-Unis parlent en milliards. Pour fonctionner, les grands modèles nécessitent des centres de données immenses et des ressources colossales en recherche et développement.
Ces coûts faramineux ne permettent pas la rentabilité sur les premières années. Durant les douze premiers mois du développement de ChatGPT, OpenAI a ainsi perdu plus de 540 millions de dollars. Un déficit lié aux coûts de l’entraînement de ses modèles d’apprentissage (phase de deep learning), assurent plusieurs sources au sein de l’entreprise relayées par The Information.
La startup fondée par Sam Altman s’apprêterait aujourd’hui à lancer un nouveau tour de table à hauteur de 100 milliards de dollars.
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