Il y a les produits et les services que Google a présentés lors de sa conférence I/O de 2023, qui sont prêts à être lancés. C’est vrai pour le smartphone Pixel 7a, la mise à jour de Google Maps pour ajouter des trajets en 3D ou encore Bard, le chatbot qui a récupéré des capacités additionnelles. Et puis il y a les projets plus expérimentaux, dont l’avenir est beaucoup plus flou.
Tel est le cas de Tailwind, un nouveau prototype chez Google, qui a eu droit à quelques minutes sous les projecteurs lors de la keynote annuelle de la firme de Mountain View. C’est Josh Woodward, le directeur senior et responsable produit chez Labs — le hub ressuscité du groupe pour explorer et tester des pistes originales –, qui s’est chargé d’en parler.
Son calepin boosté à l’IA
Pour le dire grossièrement, Tailwind se présente comme une sorte de calepin ou de carnet de notes, dans lequel l’utilisateur a la possibilité d’envoyer des documents et des données. À partir des informations qu’on lui fournit, par exemple depuis son espace Google Drive, Tailwind mobilise des modèles d’intelligence artificielle pour travailler dessous ou réagir à des consignes de l’usager.
Précisément, Tailwind est interfacé à l’API de PaLM 2, un autre modèle de langage utilisé par Google spécialisé entre autres dans le texte multilingue. À partir de là, une mini-instance de PaLM 2 est mise en place, entraînée à partir des données que vous avez fournies dans Tailwind. L’outil fonctionne en vase clos, uniquement sur les notes et les sources qui lui sont données.
L’outil, assure Josh Woodward, a été développée ces dernières semaines par une petite équipe de cinq ingénieurs. C’est un projet encore très jeune, dont les contours devraient encore fortement bouger si le développement se poursuit. Il est toutefois possible de s’inscrire sur une liste d’attente, si l’on réside aux États-Unis. L’accès au projet depuis l’étranger n’est pas d’actualité.
Sur scène, Josh Woodward a évoqué le cas d’un étudiant qui a regroupé sur Drive ses cours d’histoire, ses devoirs et ses lectures. Une fois qu’il a nourri Tailwind avec tous les fichiers pertinents, Tailwind génère en amont des informations ou propose des tâches qu’il peut exécuter : créer un sommaire, générer un quiz ou répondre à une problématique.
Par exemple, il a été demandé dans la démonstration de créer un glossaire au sujet de l’informaticienne Grace Hopper, à partir des sources incluses dans Tailwind (il est toutefois possible de resserrer aussi le champ d’action de l’outil sur un nombre plus restreint de documents). Un canal de discussion est disponible sur le côté, où l’on peut « tchatter » avec Tailwind de façon naturelle.
Un projet d’avenir… ou sans lendemain ?
L’exemple scolaire offre une perspective intéressante à l’outil. Il sera en revanche plus délicat de l’utiliser dans un contexte professionnel, compte tenu de la nature confidentielle ou sensible de certaines données. On peut sans peine imaginer que des entreprises seront réticentes à l’idée d’utiliser cette IA de Google travailler sur leurs documents pour en ressortir des points clés.
Les intentions réelles de Google avec Tailwind restent à considérer sur le temps long, étant donné les faibles moyens déployés jusqu’à présent — cinq ingénieurs — et le caractère visiblement très récent du projet — il a été développé au cours des dernières semaines. Peut-être que cette expérience ne dépassera pas le stade de la démo fonctionnelle.
Avec l’effervescence autour de ChatGPT, Google a paru être dépassé sur le terrain de l’IA Dans les mois qui ont suivi l’annonce du chatbot d’OpenAI, la presse s’est fait l’écho d’un branle-bas de combat chez la société. Il était alors question de sortir plus de vingt produits. La présentation de plusieurs « expériences » entre aussi dans ce cadre. Même si toutes n’iront pas au bout.
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