Peut-on traduire les pleurs des bébés en langage adulte ? A priori la question est absurde, mais n’importe quelle maman ou n’importe quel papa sait que son bébé n’a pas tout à fait le même pleur lorsqu’il a faim, qu’il est fatigué, qu’il veut voir ses parents pour se sentir en sécurité, ou qu’il a fait dans sa couche. Et dès lors, peut-être existe-il des caractéristiques communes aux pleurs de tous les bébés, qu’une intelligence artificielle saurait traduire par des mots compréhensibles par chacun ?
Même si l’on fait intuitivement l’apprentissage des pleurs de son enfant au fil des semaines après la naissance, une application qui saurait traduire les pleurs des bébés dès la naissance serait utile aux jeunes parents paniqués, qui n’auront plus à appeler la grand-mère à 23 heures pour savoir pourquoi bébé n’arrête pas de pleurer alors qu’il a mangé, qu’il est dans les bras de maman et qu’il n’a pas de fièvre.
Un robot pour comprendre les bébés
C’est toute la promesse de chercheurs du CHU de Yunlun à Taiwan, qui ont développé une application basée sur l’apprentissage-machine de quelques 200 000 pleurs émis par 100 bébés. À chaque fois les pleurs ont été expliqués manuellement dans la base de données, et les algorithmes des chercheurs ont analysé les sons pour en déduire les caractéristiques communes.
Leur application pour iOS, Baby Cries Translator (disponible pour le moment exclusivement en anglais, chinois ou japonais) propose donc aux parents d’enregistrer le pleur de leur bébé, qui est analysé par le serveur comme le ferait Shazam pour reconnaître une chanson. Quelques secondes après, l’application affiche la traduction sur l’écran, pour dire si l’enfant a faim, s’il se plaint d’être mouillé, s’il a mal quelque part, ou s’il est juste fatigué.
Les développeurs assurent que l’application serait fiable à 92 % pour les enfants de moins d’un mois, 85 % pour ceux de moins de 2 mois, et 77 % jusqu’à 4 mois. Plus le bébé vieillit, plus ses pleurs se complexifient et deviennent influencés par le langage des parents et l’environnement global, ce qui rend l’analyse statistique ardue.
D’autres applications qui promettent de faire la même chose sont disponibles sur Android, comme Bébé traduire ou Baby Translate, qui se proposent eux aussi d’analyser les cris enregistrés depuis un smartphone pour fournir la traduction. Nous n’avions toutefois pas de bébé sous la main à faire pleurer pour vérifier si elles sont effectivement fiables, ou si elles affichent des résultats au hasard en misant sur une sorte d’effet Placebo pour convaincre de leur efficacité.
Aucun des deux ne semble en tout cas avoir été développé sur la base de travaux scientifiques, ni ne prétend utiliser une intelligence artificielle basée sur l’apprentissage-machine pour traduire les bambins.
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