« Si un compte n’a pas été utilisé pendant une longue période, il est plus probable qu’il soit compromis ». C’est en partant de cette observation, fondée sur une étude interne, que Google a décidé, mardi 16 mai, d’actualiser sa politique de gestion des comptes inactifs. À partir du mois de décembre 2023, les comptes inactifs les plus anciens seront donc supprimés.
Ce sont les comptes qui n’ont pas été utilisés pendant au moins deux ans qui sont exposés à cette nouvelle règle. Un compte est considéré inactif par Google si son propriétaire ne s’est pas connecté dessus au moins une fois durant cette fenêtre des deux années. Cette mesure est le prolongement d’une politique précédente, mise en place en 2020, mais limitée aux fichiers.
Éviter de perdre son compte Google
Google sait que cette annonce va susciter de l’inquiétude, mais précise qu’il est facile d’échapper à cette suppression.
Pour indiquer à Google qu’un compte est actif, il suffit de :
- lire ou envoyer un mail ;
- utiliser Google Drive ;
- voir une vidéo YouTube ;
- télécharger une application sur Google Play ;
- utiliser le moteur de recherche de Google ;
- employer l’utilitaire qui permet de se connecter avec Google sur un service ou une application.
Selon Google, cette nouvelle politique en matière d’inactivité des comptes ne sera pas du tout une menace pour la quasi-totalité des internautes, justement en raison de la variété des signaux pris en compte et de leur simplicité. Une simple requête sur Google une fois tous les deux ans remet les compteurs à zéro. Même chose pour le mail ou la vidéo YouTube.
Un bémol toutefois : tous ces indicateurs ne sont pris en compte que s’ils ont lieu au moment où vous êtes effectivement connecté à votre compte Google. Cela ne marche pas si vous êtes déconnecté entièrement de votre compte Google, que vous utilisez l’appareil d’un tiers, et ainsi de suite. Google a besoin de collecter le signal depuis votre compte.
Gmail, Docs, YouTube, Photos… tout sera effacé
Si jamais votre compte dépasse l’échéance des deux ans sans que vous ayez envoyé au moins un signal, que se passe-t-il ? Dans ce cas, Google précise que « nous pouvons supprimer le compte et son contenu, y compris le contenu de l’espace de travail Google (Gmail, Docs, Drive, Meet, Calendar), de YouTube et de Google Photos. »
C’est la totalité du compte qui est touché, ce qui n’a rien d’étonnant puisque c’est la survie même du compte qui est en jeu. Nous avons toutefois questionné Google sur le cas plus spécifique des chaînes et des vidéos YouTube, accessibles publiquement, qui pourraient souffrir de cette nouvelle politique. Nous attendons un retour de la firme de Mountain View.
Google précise qu’avant d’entreprendre quoi que ce soit, des mails de mise en garde seront envoyés quelques mois avant la suppression, sur le mail principal du compte et sur l’adresse de récupération, si elle a été fournie. De fait, si l’internaute lit le mail sur le compte Gmail, cela remettra le compteur à zéro, puisque cela suffit, à en croire l’entreprise américaine.
Cette mise à jour aligne notre politique sur les normes du secteur en matière de conservation et de suppression des comptes », défend la société. Elle avance aussi un second argument : de cette façon, elle fixe une limite de durée de conservation des données personnelles vous concernant. Si au bout de deux ans, vous n’êtes toujours pas revenu, alors c’est l’occasion de les supprimer.
Quant à la justification sécuritaire, Google assure que les comptes abandonnés ont « au moins 10 fois moins de chances que les comptes actifs » d’utiliser la vérification en deux étapes (aussi appelée double authentification) et qu’ils sont donc beaucoup plus exposés à un piratage. Une compromission qui entraîne ensuite divers risques : spam, usurpation d’identité, extorsion, etc.
Cette nouvelle règle ne concerne que les comptes personnels de Google. Le groupe ne fixe aucune échéance de ce genre pour les comptes d’organisation, que ce soit des écoles ou des entreprises.
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