Le sujet déjà délicat des hoverboards vient de prendre une tournure ubuesque. En effet, comme l’explique un article publié plus tôt dans la journée par la BBC, le fabricant chinois Changzhou First International Trade — à l’origine d’une de ces machines qui attisent toutes les passions — vient de découvrir qu’on ne rigole pas avec les brevets au pays de l’Oncle Sam. Les autorités ont confisqué sur place à Las Vegas tous les modèles et l’enseigne du constructeur suite à la plainte d’un concurrent californien, Future Motion. Une première dans un salon d’après une porte parole du département de la Justice.
Les hoverboards — pardon, les « Scooters Electriques de Surf » — du constructeur chinois sont assez différents des modèles que l’on voit habituellement puisqu’ils ne disposent que d’une roue centrale. On pourrait penser à un croisement entre un hoverboard et un Solowheel.
Quoi qu’il en soit, il ressemble comme deux gouttes d’eau au Onewheel, le modèle du rival californien qui revendique deux brevets concernant cette invention. Le premier brevet a été déposé en 2014 et concerne le système d’auto-stabilisation et le second, délivré mardi, concerne le design de l’appareil.
L’usurpateur qui avait peur d’être usurpé
De son côté, le Chinois (qui vend ses modèles à 550 $ sur le site Alibaba.com, soit trois fois moins cher que le Onewheel) affirme qu’il ne pensait pas avoir violé la loi. Celui-ci se défend en prétextant avoir gardé le secret sur son invention pour « ne pas se faire voler son idée par d’autres sociétés chinoises ».
L’argument peut faire sens dans la mesure ou un brevet doit être publié publiquement 18 mois après le premier dépôt. Certaines sociétés choisissent alors le secret comme alternative au brevet, en priant pour ne pas être doublées.
Mais en l’espèce, pas de chance, Future Motion a bien obtenu un brevet aux États-Unis, en cours d’extension à l’internationale. Dès lors, à condition que le brevet soit valide et qu’il soit effectivement violé, Changzhou First International Trade n’avait pas le droit d’importer ses produits et de les montrer à Las Vegas, où Future Motion bénéficie de l’exclusivité de son invention… présentée au CES 2014 !
L’affaire sera traitée au tribunal dans les prochains jours. Selon l’avocat de la firme californienne, s’il est décidé que Changzhou est bel et bien en tort, il encoure une interdiction de vente de ses produits aux États-Unis et il devra payer des dommages et intérêts à son rival, voire même ses frais juridiques.
un incident parmi d’autres
Même s’il est cette fois juridique et commercial, on ne compte plus le nombre d’incidents autour des hoverboards, objets de polémiques à répétition. Présents sous les sapins de nombreuses familles, les hoverboards se font régulièrement épingler concernant les risques qu’ils représentent.
Ils sont d’abord dangereux dans la mesure où il est facile de perdre le contrôle — et ce n’est pas Monsieur Tyson qui dira le contraire.
Mais si ces rideables inquiètent tant, c’est surtout pour leur mauvais penchant pour la combustion spontanée. Si les modèles les plus hauts de gamme comme le Razer semblent exempts de ce problème, les modèles chinois à prix inférieur qui ont inondé le marché semblent avoir des batteries défectueuses qui prennent feu.
Ainsi, une famille australienne s’est retrouvée sans domicile quand son hoverboard a pris feu pendant qu’il se rechargeait. Les autorités de nombreux pays ont demandé à leurs citoyens de ne pas acheter d’hoverboard et ceux-ci ont été bannis de certaines villes et universités. Les compagnies aériennes ont, aussi, décidé d’interdire le transport de ces machines. Amazon a quant à lui bloqué les ventes d’hoverboards et Amazon UK ne conseille rien de moins que de les jeter !
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