Ce n’est clairement pas la meilleure semaine de Meta, la maison mère de Facebook. Le 22 mai, l’entreprise américaine a été sanctionnée par l’autorité irlandaise de protection des données. Montant de l’amende : 1,2 milliard d’euros. Le 23, la société a acté la vente de Giphy, une plateforme spécialisée dans les gifs. Le site, acheté à prix d’or en 2020, est cédé pour une fraction de ce prix.
C’est le service Shutterstock qui devient le nouveau propriétaire de Giphy, au prix de 53 millions de dollars. C’est un désastre financier pour le géant des réseaux sociaux, car le prix de revente ne couvre qu’une toute petite portion du montant de départ pour s’offrir Giphy : environ 400 millions de dollars, selon les estimations de l’époque. Le deal d’aujourd’hui est presque huit fois inférieur.
Le refus du régulateur britannique
Les ambitions de Meta avec Giphy ont commencé à battre sérieusement de l’aile à peine un mois après l’annonce du rachat, en mai 2020. À ce moment-là, l’autorité de régulation britannique lançait une enquête. Puis en octobre de la même année, une première amende de 60 millions d’euros a été prononcée par l’institution, sanctionnant la mauvaise coopération de Meta.
Précisément, l’autorité a reproché à Meta d’avoir « sciemment enfreint » une injonction l’obligeant à transmettre des informations autour du rachat de Giphy. Elle a également relevé un rapprochement entre les deux entités, alors que l’enquête était toujours en cours. C’est à partir de cette période que l’on a commencé à voir se manifester le spectre d’un blocage du rachat.
En novembre, le couperet tombait : le régulateur britannique exigeait que Facebook cède la plateforme Giphy. Le réseau social a certes fait appel, mais sans succès, le tribunal d’appel de la concurrence confirmant la décision de l’autorité sur la quasi-totalité des motifs contestés (5 sur 6). En octobre 2022, l’autorité rendait un nouvel avis : le rachat est trop problématique, il faut renoncer.
Pour Facebook, l’affaire vire à la catastrophe industrielle. À la fois pour l’écart entre les deux sommes en jeu, mais aussi pour le rapprochement en cours depuis trois ans, qui est réduit à néant. C’est aussi un loupé face à Google, qui s’est, lui aussi, engagé dans un rachat d’une plateforme de gif avec Tenor, en 2018. Sauf que lui a pu arriver au bout de l’acquisition.
+ rapide, + pratique, + exclusif
Zéro publicité, fonctions avancées de lecture, articles résumés par l'I.A, contenus exclusifs et plus encore.
Découvrez les nombreux avantages de Numerama+.
Vous avez lu 0 articles sur Numerama ce mois-ci
Tout le monde n'a pas les moyens de payer pour l'information.
C'est pourquoi nous maintenons notre journalisme ouvert à tous.
Mais si vous le pouvez,
voici trois bonnes raisons de soutenir notre travail :
- 1 Numerama+ contribue à offrir une expérience gratuite à tous les lecteurs de Numerama.
- 2 Vous profiterez d'une lecture sans publicité, de nombreuses fonctions avancées de lecture et des contenus exclusifs.
- 3 Aider Numerama dans sa mission : comprendre le présent pour anticiper l'avenir.
Si vous croyez en un web gratuit et à une information de qualité accessible au plus grand nombre, rejoignez Numerama+.
Vous voulez tout savoir sur la mobilité de demain, des voitures électriques aux VAE ? Abonnez-vous dès maintenant à notre newsletter Watt Else !