Une manette Dualsense coupée en deux, avec un écran de 8 pouces au milieu. Voilà, en quelques mots, une description plutôt conforme du Project Q de Sony. La console portable, annoncée le 24 mai au PlayStation Showcase, est un produit extrêmement mystérieux. À quoi servira-t-il exactement ? Quel OS fera-t-il tourner ? Sera-t-il ouvert à d’autres applications que les jeux PS5 ? La seule chose dont on est sûr est que le Projet Q permettra de « jouer à n’importe quel jeu compatible installé sur votre console PS5 à l’aide de la fonction Remote Play over Wi-Fi », selon les dires de son créateur.
Tout le monde ne sera pas d’accord avec ça, mais nous pensons que le Projet Q a le potentiel de rencontrer un immense succès à sa sortie, vraisemblablement en novembre. Pour éviter le flop, Sony doit néanmoins réaliser qu’un tel produit se doit d’être ouvert en 2023. Ce n’est pas sur le Remote Play que le Projet Q sera jugé, mais sur ses autres caractéristiques.
Sony osera-t-il la console sous Android ? Ou l’émulation PSP ?
La plupart des propriétaires d’une PS4 ou d’une PS5 ne le savent pas : il est parfaitement possible aujourd’hui de jouer à distance depuis un PC, un Mac, un iPhone, un iPad ou un terminal Android. L’application Remote Play permet d’allumer une console PlayStation en déplacement, de connecter une manette à son appareil et de jouer comme si de rien n’était. Bien sûr, tout cela est sujet aux connexions Internet du joueur, à la maison et en déplacement. Avec un mauvais réseau, il n’est pas possible de « streamer » sa console dans une qualité optimale.
Puisqu’il est déjà possible d’utiliser Remote Play avec la quasi-totalité des appareils du marché, il est juste de se demander à quoi va vraiment servir le Projet Q s’il fait exactement la même chose ? Certes, le confort d’une manette DualSense sur un grand écran de 8 pouces sera certainement agréable, mais est-ce vraiment suffisant pour justifier l’achat d’un appareil dédié ? Le seul avantage que l’on pourrait imaginer avec l’accessoire de Sony est l’utilisation d’un canal Wi-Fi dédié, pour améliorer le streaming quand on joue directement depuis la maison, sans passer par le routeur Internet. Mais Sony n’a rien dit sur cette éventuelle caractéristique.
Pour faire du Projet Q un succès, dans la lignée de la PSP, Sony doit accepter une chose : il ne peut pas tout verrouiller en permanence dans le marché du jeu vidéo. S’il est prêt à effectuer quelques concessions, alors son produit pourrait augmenter considérablement ses cibles potentielles. Voici quelques idées imaginées par Numerama, qui ne sont aujourd’hui que des fantasmes :
- Le Projet Q est présenté comme un accessoire de la PS5, mais n’y a-t-il pas une autre alternative ? Contre un abonnement au PlayStation Plus « Ultra », Sony ne pourrait-il pas permettre aux non-propriétaires d’une PS5 de joueur aux jeux de la console grâce au cloud gaming ? Le Projet Q pourrait cartonner s’il était aussi un moyen de proposer les jeux PlayStation aux gens qui n’en possèdent pas. (Sony a récemment confirmé préparer des annonces en matière de cloud gaming, alors que Xbox a pris beaucoup d’avance).
- Quand il n’est pas relié à une PS5 (ou au cloud-gaming), que permettra de faire le Projet Q ? Aura-t-on une interface tactile avec des icônes, avec un PlayStation Store pour installer des applications ?
- Justement, parlons des applications. Si des logiciels comme YouTube ou Netflix seraient bienvenus sur le Projet Q, Sony osera-t-il la carte de l’émulation ? Cette stratégie, qui fait le succès des abonnements de Nintendo, pourrait permettre à la console portable de faire tourner nativement des jeux PSP et PSVita ou encore PS1, PS2 et PS3. En fonction de la puce utilisée, la puissance pourrait être au rendez-vous. Il est d’ailleurs probable que le Projet Q, avec sa puce récente, soit plus puissant que la Nintendo Switch, qui utilise un processeur sorti en 2015.
- Pour aller encore plus loin, Sony a même la carte Android. Cela peut sembler fou, mais les smartphones Sony Xperia utilisent bien le système d’exploitation de Google, alors pourquoi pas le Projet Q ? Les smartphones gaming ont prouvé qu’il y avait un marché intéressé par les jeux Android. En plus de streamer les jeux PS5, un Projet Q capable de mélanger manette Dualsense et titres mobiles serait intéressant.
- Quid des autres services de cloud gaming ? Personne n’imagine vraiment Sony afficher le Xbox Game Pass sur la page d’accueil du Projet Q, mais une utilisation d’Android rendrait cette utilisation possible (au moins en bidouillant, avec des APK). À la fin, tout cela voudrait dire plus de ventes pour Sony, puisque son produit deviendrait immédiatement plus intéressant.
- Dernière idée, Sony a-t-il imaginé un fonctionnement à la Wii U ? Afficher sa carte sur le Projet Q pendant qu’on joue à God of War Ragnarök sur le grand écran de son téléviseur pourrait être intéressant.
Évidemment, la question du prix se posera aussi. Qui a envie de dépenser plus de 100 euros pour un écran collé à une manette, s’il ne permet que de streamer les jeux de sa propre PS5 ? En revanche, si le Projet Q est une vraie console portable avec quelques fonctions exécutées localement, en plus de la possibilité de bidouiller, alors plus de personnes seront d’accord pour payer plus cher.
Il est probable que nous nous emballions
D’ici la sortie officielle de son Projet Q, on imagine que Sony devrait organiser une conférence dédiée à la présentation détaillée de sa nouvelle console portable. A-t-on raison d’espérer ces fonctionnalités ? Malheureusement, le plus probable est que le Projet Q se limite vraiment au Remote Play, ce qui rendrait son intérêt négligeable. Toujours est-il que Sony a les cartes mains pour créer un hit sur le marché des consoles portables.
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