Le nouveau meilleur ennemi de Samsung s’appelle Motorola. Au moment où le constructeur chinois Oppo s’apprête à quitter la France, malgré ses très bons smartphones pliants, Motorola a pour la première fois de quoi rivaliser avec le Flip de la marque coréenne. Après de premiers smartphones pliants très moyens (les Razr de 2019 et 2020 misaient trop sur la nostalgie pour être de bons produits), les nouveaux « Razr 40 » s’adaptent enfin aux codes modernes, en innovant même sur plusieurs aspects.
Pendant une semaine, Numerama a testé le Razr 40 Ultra, le nouvel appareil vedette de Motorola qui a pour mission de rivaliser avec le Samsung Galaxy Z Flip 4. Son principal élément de distinction est son écran de couverture de 3,6 pouces, qui le rend parfaitement utilisable quand il est fermé. Une grande première, même si son prix de 1 199 euros ne le rend pas accessible de tous.
Points forts
- Le design meilleur que chez Samsung
- Le petit écran change la vie
- Très bon smartphone en général
Points faibles
- Le prix
- Quelques bugs logiciels à corriger
Qui aurait imaginé qu’un téléphone carré serait plaisant à utiliser ?
Depuis le tout premier téléphone pliant à clapet (le Z Flip en 2020), l’écran de couverture est un point faible. Trop petits et inutilisables, souvent pour des raisons techniques, ces écrans accessibles seulement quand le téléphone est fermé ne sont efficaces que pour des tâches passives. Ils permettent par exemple de consulter l’heure, de lire rapidement une notification et d’éventuellement déclencher rapidement la lampe torche en cas d’urgence, mais c’est à peu près tout. Pour toutes les autres opérations, le plus simple est de déplier l’appareil et de profiter de son grand écran.
Avec le Razr 40 Ultra, Motorola est le premier à régler ce problème. La surface d’affichage de l’écran de couverture est si grande qu’elle permet de tout faire sans avoir à déplier l’appareil. Un gadget pensez-vous ? On pourrait le penser au premier abord, mais on se surprend vraiment à ne pas déplier le téléphone lors de sessions d’utilisation dépassant pourtant la minute. Pour répondre rapidement à un message sur Messenger (le clavier fait pile la bonne taille), consulter rapidement son fil Twitter ou Insta, lire ses notifications, changer le morceau en cours de lecture ou effectuer une recherche sur Google Maps… Les 3,6 pouces du Razr 40 Ultra sont largement suffisants. Encore plus intéressant, ils aident à réduire son addiction, en diminuant l’utilisation du grand écran (on est forcément moins à l’aise sur un écran carré).
Contrairement au Oppo Find N2 Flip, qui propose aussi un grand écran (3,26 pouces) mais le limite à l’affichage de widgets, Motorola permet de tout faire avec son écran de couverture. Toutes les applications fonctionnent sur le petit écran, sans aucune bidouille. Une très bonne chose, qui fait vraiment du Razr 40 Ultra le premier téléphone pliant 2-en-1.
Si on le souhaite, on peut même étendre l’affichage d’une application sur le bas de l’écran, au risque de ne pas pouvoir toucher quelques éléments d’interface cachés par l’appareil photo (il y a une bande noire par défaut). On ne peut que saluer le choix de Motorola de laisser à son utilisateur faire le choix qu’il veut, sans le forcer à utiliser son téléphone comme il l’a pensé.
Pour pousser le concept jusqu’au bout, Motorola a même eu l’idée de préinstaller des mini-jeux compatibles avec son petit écran sur le téléphone. Fermé, le Razr 40 Ultra est un vrai smartphone. Un mini smartphone, certes, mais un smartphone quand même.
Malgré tout, impossible d’écrire ce test sans vous alerter sur les nombreux bugs présents avec le petit écran. Entre les applications pas très bien adaptées, les icônes qui changent d’emplacement ou l’écran qui oublie de s’éteindre, quelque chose nous dit que Motorola a encore du travail. La bonne nouvelle est que le tout devrait pouvoir être réglé grâce à une mise à jour logicielle (la veille de l’écriture de ce test, nous avons reçu une mise à jour qui a corrigé un premier bug d’affichage).
Un grand écran de 6,9 pouces et des caractéristiques haut de gamme
Une fois déplié, Motorola arrive-t-il à la hauteur de Samsung, maître incontesté en la matière ? À notre grande surprise, Motorola n’en est vraiment pas loin. L’écran de 6,9 pouces du Razr 40 Ultra, recouvert d’une couche de verre ultra-fine, renvoie la même sensation que celui du Galaxy Z Flip (même s’il est peut-être un peu trop long, ce qui peut déstabiliser au début). Le pli semble est peu visible, grâce à une charnière en forme de goutte d’eau (une technologie que Samsung est censée adopter dans ses propres produits à l’été 2023).
Techniquement aussi, le Motorola Razr 40 Ultra n’a rien à envier à la concurrence. Dalle OLED LTPO avec un taux de rafraîchissement de 1-165 Hz (est-ce que dépasser les 120 Hz sert à quelque chose ?), processeur Snapdragon 8+ Gen 1, recharge filaire 30W, recharge sans-fil 5W, 5G, Wi-Fi 6E… Le Motorola Razr 40 Ultra peut même se plier à moitié, pour être utilisé comme un ordinateur portable, comme les téléphones de Samsung. On pourrait tenter de penser que la copie n’est pas au niveau de l’original, mais ce n’est vraiment pas le cas avec ce produit. Quelle excellente surprise !
Citons malgré tout deux points négatifs :
- l’autonomie (la batterie de 3 800 mAh du téléphone est assez bonne pour tenir une journée, mais pas plus)
- l’appareil photo (12 Mpix + 13 Mpix pour l’ultra grand-angle), de plutôt bonne qualité mais en dessous de certains smartphones haut de gamme concurrents
Cet avis est subjectif, mais Samsung est sans doute meilleur ici.
Bref, le Razr 40 Ultra n’est pas cool que lorsqu’il est fermé. Motorola a trouvé un équilibre rare, qui fait de son appareil un vrai smartphone haut de gamme. Qui plus est capable de se plier.
Le verdict
Motorola Razr 40 Ultra
Voir la ficheOn a aimé
- Le design meilleur que chez Samsung
- Le petit écran change la vie
- Très bon smartphone en général
On a moins aimé
- Le prix
- Quelques bugs logiciels à corriger
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