Le Royaume-Uni a testé un premier essaim de drones dotés d’intelligence artificielle. Le test, réalisé conjointement avec les États-Unis et l’Australie, vise à rendre les armes encore plus autonomes sur le terrain.

ChatGPT n’est pas la seule avancée dans l’intelligence artificielle, les armes autonomes sont aussi le futur de l’IA. Dans une vidéo publiée le 26 mai 2023 par le ministère de la Défense du Royaume-Uni, les armées britanniques, américaines et australiennes mettent en scène un essai de drones dotés d’intelligence artificielle.

Le test, réalisé en association avec les États-Unis et l’Australie dans le cadre d’AUKUS, une alliance militaire entre les trois pays, a permis de voir ces appareils tenter de détecter, suivre et désigner des cibles, le tout grâce à l’IA et dans un environnement similaire à celui d’un théâtre de guerre. L’exercice trilatéral, qui a eu lieu dans le sud-ouest de l’Angleterre, à l’aérodrome d’Upavon, fait partie du programme AUKUS Advanced Capabilities Pillar, qui vise à développer et à tester des technologies de pointe au sein de cette alliance entre les trois pays.

L'un des drones testés // Source :  Dstl
Le CT-220, un drone americano-australien. // Source : Dstl

Par ailleurs, l’essai a permis de partager entre ces puissances des modèles d’intelligence artificielle afin de garantir la compatibilité entre les systèmes aériens sans pilote (UAS) participants. Les modèles utilisés lors de cet exercice sont des UAS Blue Bear Ghost et des CT-220 de Boeing et Insitu.

L’IA peut également servir l’armée de terre. En effet, des programmes ont aussi été intégrés dans des véhicules. On aperçoit ainsi dans la vidéo un char Challenger 2, un véhicule blindé Warrior et un engin téléguide, Viking, destiné au transport de matériel. On peut aussi noter la présence d’un canon automoteur FV433 Abbot et d’un ancien véhicule de combat d’infanterie BMP OT-90

Ce déploiement important et unique, comme l’indique le ministère australien de la Défense, « C’est la première fois qu’une capacité d’IA développée conjointement par l’Australie, le Royaume-Uni et les États-Unis est déployée sur des systèmes autonomes de la coalition pour une mission de renseignement, de surveillance et de reconnaissance (ISR) ».

Un premier pas vers une IA de guerre

La journée du 26 mai n’est qu’un premier essai, mais elle reflète parfaitement la direction que prend l’armée vers le futur. L’IA est évidemment amenée à intégrer des appareils pour améliorer l’efficacité des armées et potentiellement préserver les vies des militaires engagés avec des véhicules de plus en plus autonomes. Les drones de combats se multiplient – encore plus depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie – et ces appareils ont démontré leur efficacité sur le champ de bataille. Néanmoins, les avancées sur ces modèles de plus en plus autonomes suscitent des interrogations, notamment éthiques.

Dans Robocop, on déploie des robots tueurs dans la police. // Source : Robocop / orion pictures
Dans Robocop, on déploie des robots tueurs dans la police. // Source : Robocop / orion pictures

Laisser à une intelligence artificielle le choix et la capacité de tuer est une réelle possibilité, même si la législation peine à encadrer ce sujet. À ce jour, aucun traité n’autorise un robot à tuer sans l’accord d’un humain. Et aucun traité ne l’interdit non plus. Pourtant, en 2020, un drone turc Kurga-2 avait tué un soldat en Libye, potentiellement sans aucune action humaine. Un acte abordé pendant le débat sur l’interdiction du développement d’arme autonome par l’ONU à la fin du mois de décembre 2021, mais qui n’avait pas permis de mettre d’accord les pays concernés.

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