Le célèbre site de liens BitTorrent Suprnova.org n’accepte plus de se faire piller. Devenu une référence sur la scène P2P mondiale, le site aux milliers de liens illégaux doit lui même faire la chasse à ceux qui le piratent. L’arroseur arrosé ?

« SuprNova.org a eu des problèmes récemment avec ses serveurs et le téléchargement des .torrent« , explique son administrateur Sloncek. « Il se trouve que certains programmes ou sites tiers (non autorisés) qui créent automatiquement des liens à partir de notre base de données de torrents étaient piètrement conçus/configurés, et que ça a quasiment tué les serveurs de SuprNova« .

« Nous n’avons donc pas eu d’autre choix que celui de n’autoriser l’accès aux .torrent qu’aux utilisateurs venant de nos mirroirs officiels« , ajoute le webmaster slovène.

Lorsque l’internaute ne passe pas par le site officiel mais par certains moteurs de recherche de .torrent ou par des mirroirs non autorisés, un avertissement est désormais renvoyé par le serveur de SuprNova, qui refuse de délivrer le fichier désiré :

« Vous avez cliqué sur un lien sur un mirroir *non officiel* de SuprNova.org. Nous n’autorisons pas ce genre de liens automatiques externes. Ce site (SuprNova, ndlrc) crée énormément de trafic et il est difficile de trouver un bon hébergement« .

Les utilisateurs de BitTorrent intéressés sont donc obligés de passer par le site officiel. Pour Sloncek, l’opération a un double avantage. Faire vivre le site devenu une institution auprès de la communauté BitTorrent tout d’abord, et s’assurer ensuite d’une augmentation sensible des revenus publicitaires générés par son site de liens. En mai dernier, Slonceck annonçait 420.000 visites par jours, faisant probablement de lui l’un des sites non professionnels les plus visités au monde.

Jusqu’à présent et malgré un succès unique en son genre depuis la disparition de Sharereactor, SuprNova n’a jamais été inquiété par l’industrie du divertissement (excepté quelques e-mails addressés à l’hébergeur du site). Aux Pays-Bas, il a même été jugé que les moteurs de recherche MP3 n’étaient pas illégaux en soi, en ce qu’ils ne mettaient pas le contenu directement à disposition des internautes, mais ne faisaient que proposer des moyens d’y avoir accès. Si cette jurisprudence semble intenable dans le cas d’annuaires de liens générés manuellement, aucun site comme SuprNova n’est encore passé à la case « tribunal » pour dire si oui ou non, les hashlinks (liens P2P) vers des contenus protégés sont illégaux…

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