Le 5 juin, Apple a dévoilé ce qu’il présente comme un « ordinateur spatial » : le casque Apple Vision Pro. Pendant de longues minutes, la marque californienne a dévoilé sa vision de la réalité mixte, qu’elle imagine capable de révolutionner l’informatique. Les usages imaginés par Apple sont nombreux, mais cet article s’intéresse à ceux qui pourraient faire du casque Vision Pro et de ses successeurs de véritables centres de divertissements.
La promesse d’Apple est la suivante : avec le casque sur la tête, plus besoin de moniteur, de téléviseur ou d’aller au cinéma. Si on le souhaite, on pourra être plongé dans une salle de cinéma, avec un écran virtuel géant devant soi que l’on peut emmener partout (ou simplement une télévision virtuelle, que l’on pourrait faire apparaître sur un mur chez soi). Une promesse alléchante, soumise évidemment à plusieurs contraintes techniques. Les caractéristiques complètes du Vision Pro ne sont pas connues mais les quelques détails à son sujet invitent à l’optimisme.
96 Hz, 3D, 4K, HDR, son spatialisé… Apple Vision Pro est potentiellement un bijou pour les cinéphiles
Sur son site, Apple met en avant les deux écrans installés devant les yeux. Articulés autour de la technologie micro-OLED, ils proposent un rendu supérieur à la 4K pour chaque œil. Pour la finesse des détails, la profondeur des noirs et la fidélité des couleurs, il y a de quoi être confiant (un élément que peut confirmer Numerama, qui a essayé le casque en avant-première).
Concernant le taux de rafraîchissement, le Vision Pro se contentera de 90 Hz la majorité du temps, indique UploadVR dans un article publié le 8 juin. Certains déploreront l’absence de 120 Hz, disponible sur des casques moins chers, mais l’essentiel est ailleurs : le casque pourra grimper jusqu’à 96 Hz quand on regardera des films et des séries. Apple l’a confirmé lui-même dans une session à destination des développeurs.
Pourquoi 96 Hz et pas 100 Hz ? Tout simplement parce que 96 est un multiple de 24, un nombre qui correspond à la fréquence d’images de la majorité des contenus cinématographiques (ils sont enregistrés à 24 images par seconde). Pour offrir une diffusion pure, au plus proche de la vision du créateur, il faut que l’appareil soit en mesure de se caler sur cette fréquence (ou un multiple). Sans quoi il y a un phénomène de compensation qui s’opère, entraînant des soucis de fluidité, entre autres artefacts liés à l’ajout d’images non prévues (du judder, ou saccades). Aujourd’hui, les traitements d’image sont performants, mais voir que le Vision Pro est compatible nativement avec les contenus en 24 fps est une excellente nouvelle, tant pour le confort visuel que la fidélité artistique.
L’Apple Vision Pro sera par ailleurs compatible avec les contenus HDR, qui sont nombreux sur les plateformes de streaming (Apple TV+, Disney+, Netflix…). Le HDR, ou High Dynamic Range, étend la plage dynamique, ce qui permet notamment d’accentuer les contrastes entre ce qui est très sombre et très lumineux. En résultent des images plus éclatantes, détaillées et nuancées. Plusieurs normes existent et, pour le moment, on ne sait pas si l’Apple Vision Pro sera compatible avec le Dolby Vision. Compte tenu du passif de la firme de Cupertino, ce serait étonnant qu’il ne le soit pas.
Le casque de réalité mixte d’Apple pourrait aussi faire renaître les contenus 3D, auxquels on a énormément cru avec le succès du film Avatar de James Cameron. Aujourd’hui, il n’y a plus aucun téléviseur compatible, ce qui n’a pas empêché Apple de mettre en avant cette fonctionnalité pendant la présentation. « La profondeur de la 3D est vertigineuse », me souffle Nicolas Lellouche, qui a pu essayer le casque en avant-première. Bref, peut-être que le Vision Pro redonnera envie de regarder des films en 3D. La compatibilité reste de toute façon une bonne chose pour la polyvalence, surtout si Apple lui permet d’atteindre un réalisme jamais vu.
La polyvalence du Apple Vision Pro est aussi un point à prendre en compte. Par défaut, une vidéo est lue dans une fenêtre flottante, que l’on peut déplacer où l’on veut chez soi. Cependant, le lecteur vidéo de visionOS permet de faire basculer une vidéo dans ce qu’appelle un « environnement », comme une salle de cinéma haut de gamme par exemple (il suffit de regarder le bouton correspondant en haut à gauche et d’effectuer un pincement de doigts). Dans cette configuration, l’écran s’agrandit, la salle s’obscurcit et l’on croirait être dans une vraie salle. Le rendu sonore imite alors celui d’une salle obscure. Il existe aussi du contenu complètement immersif, qui plonge le spectateur au milieu de la scène. Une technologie qu’Apple compte mettre avant dans ses propres productions et la diffusion d’événements sportifs.
Justement, parlons du son. Une salle de cinéma digne de ce nom est appréciable pour sa capacité à associer une belle et grande image à un spectacle audio total, à 360 degrés (format Dolby Atmos, par exemple). Là encore, le Vision Pro se distingue par des petits haut-parleurs positionnés près de l’oreille, capables d’assurer un rendu spatial immersif grâce à du beamforming (les flux rebondissent sur les murs pour une meilleure directivité et une spatialisation accrue). Nicolas Lellouche était bluffé lors de sa prise en main. Ce n’est pas étonnant, Apple explique aux développeurs qu’un son en 3D est le meilleur moyen de tromper le cerveau de l’utilisateur pour lui faire croire que ce qu’il voit n’est pas qu’une simulation.
Bref, on a hâte de tester le Vision Pro et ses fonctionnalités de divertissement, sachant que Disney est déjà partenaire d’Apple sur ce critère (si Disney y croit…), que Safari permettra d’accéder à plein de contenus au lancement et que de nombreux services disponibles sur iOS et iPadOS devraient fonctionner automatiquement sur visionOS (Netflix, myCANAL, Prime Video…).
Seul hic, dans un premier temps, les séances de cinéma seront en solo… Il faudra sans doute attendre un prochain visionOS pour aller au cinéma avec ses amis équipés d’un casque Vision Pro.
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