Les cigarettes électroniques, ou vapoteuses, sont plus qu’une mode. Plus de 12 millions de Français les auraient essayées. Cela ne nous étonne pas, il suffit de se promener dans un centre-ville pour constater que les boutiques spécialisées se sont multipliées. Elles sont utilisées par plus de trois millions de personnes en France, pour le plaisir, ou pour arrêter de fumer (Inpes). Elles sont souvent vantées comme des alternatives plus sûres à la cigarette, bien que certaines études tendent à montrer que des e-liquides peuvent avoir des effets nocifs sur l’organisme.
Il en existe de toutes les formes et à tous les prix : les modèles les moins perfectionnés peuvent commencer à 20 € et les prix grimpent jusqu’à plusieurs centaines d’euros pour les modèles les plus haut de gamme et les cigarettes électroniques connectées. Il faut bien entendu ajouter à cela le prix des consommables.
Un objet dangereux ?
Les cigarettes électroniques comprennent toujours trois éléments essentiels à leur fonctionnement : un atomiseur, un réservoir (ou une cartouche) et une batterie. C’est cette dernière qui pourrait prendre feu spontanément.
D’après une étude réalisée par la FEMA, l’Agence fédérale des situations d’urgence (pour Federal Emergency Management Agency) pour le marché américain, 80 % des accidents surviennent lors de la recharge, souvent quand le chargeur utilisé n’est pas d’origine. La FEMA a étudié 25 incidents « déclarés » entre 2009 et 2014.
Si l’agence conclut son rapport en déclarant que « Les explosions et feux causés par les cigarettes électroniques sont rares » elle affirme cependant que « La forme et la construction des cigarettes électroniques les rendent plus susceptibles que les autres produits utilisant des batteries au lithium-ion de s’enflammer « comme des fusées » quand la batterie mal-fonctionne ».
Selon la FEMA, 12 % des incidents seraient survenus quand la cigarette électronique était rangée ou utilisée
Mais tous les incidents n’ont pas lieu quand la batterie est en charge. Selon la FEMA, 12 % des incidents seraient survenus quand la cigarette électronique était rangée ou utilisée. Si il n’y a pas eu de mort, le rapport fait état de neuf blessés.
Janvier 2016, mois noir
Mais ce mois-ci, plusieurs sources ont rapporté des incidents plutôt graves mettant en cause des vapoteuses :
À Telford en Angleterre, une cigarette électronique a explosé dans la bouche de son utilisateur, laissant celui-ci avec des brûlures au visage, au cou, aux mains et avec une dent en moins. Toujours en Angleterre, mais à Salford, la cigarette électronique de Kirby Sheen lui a explosé au visage alors qu’elle testait une nouvelle batterie fabriquée par la société chinoise EFEST. La vapoteuse aurait commencé à fumer et a explosé dans la main de la jeune Anglaise de 24 ans, faisant un trou dans son doigt et propulsant un bout de l’engin dans son œil.
En Allemagne, un jeune homme de 20 ans qui était en train d’essayer une nouvelle batterie pour sa vapoteuse dans un magasin du centre de Cologne. Selon les rapports, celle-ci lui aurait explosé au visage dès la première inhalation, causant des brulures et la perte de plusieurs dents.
Une cigarette électronique a explosé dans la bouche de son utilisateur
Le constat est similaire pour un adolescent de 16 ans qui a subi la même désagréable expérience à Lethbridge au Canada. Celui-ci était dans la voiture de son père quand sa vapoteuse a explosé à cinq centimètres du visage, lui causant brûlures et dents cassées. Selon le père de la victime, les dégâts auraient pu être bien pires si le jeune en question ne portait pas ses lunettes au moment de l’incident. La cigarette utilisée était une Wotofo Phantom, un modèle fabriqué en chine.
Aux États-Unis, un homme a dû être conduit dans un hôpital de Boston quand sa cigarette électronique s’est enflammée dans sa poche. L’homme était alors sur son lieu de travail et l’incident a été filmé par les caméras de surveillance. Il a dû subir plusieurs greffes de peau après avoir été brûlé au deuxième et au troisième degré.
Une réglementation indispensable
Tous ces incidents, surviennent à quelques jours d’intervalles les uns les autres et soulèvent la question de savoir si les cigarettes électroniques devraient être considérées comme dangereuses. Si le nombre d’incidents est rare par rapport au nombre de vapoteuses en circulation, leur imprévisibilité ne peut pas être ignorée. Dans la plupart des cas, des batteries et des chargeurs qui ne sont pas d’origine semblent être la cause des incidents.
Leur imprévisibilité ne peut pas être ignorée
Face à la gravité de ce type d’incidents, il semble aujourd’hui nécessaire de mettre en place des normes de sécurité et des standards de fabrication afin de protéger les consommateurs français, dans un marché inondé par des produits fabriqués en Chine, de mauvaise qualité ou contrefaits. Jean-Philippe Planchon, fondateur de myVapors Europe a confié à l’AFP la chose suivante : « 10 % des produits que nous retrouvons dans notre service après-vente sont contrefaits ».
En France, L’Association française de normalisation (AFNOR) a publié les premières normes au monde relatives aux vapoteuses. Cependant, celles-ci ne sont pas obligatoires, mais sur la base du volontariat. Un laxisme dangereux dans un marché très profitable, encore très peu structuré et où existe un opportunisme certain.
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