Une étude menée par des chercheurs de l’université de New York révèle que les techniques anti-piratage utilisées par des sociétés comme MediaDefender n’ont qu’un impact marginal sur le réseau BitTorrent. Au mieux, le débit est ralenti quelques minutes, avant de reprendre normalement.

Ces dix dernières années, de puissantes organisations comme la RIAA ou la MPAA ont dépensé des millions de dollars en s’achetant les services d’entreprises spécialisées dans la lutte contre le piratage. En retour, celles-ci promettaient de régler rapidement le problème du téléchargement en polluant massivement le réseau avec de faux fichiers. Mais selon les travaux menés par des chercheurs de l’université de New York, les méthodes utilisées par ces sociétés sont tout simplement inefficaces.

Dans un document intitulé « Measurement and mitigation of BitTorrent leecher attacks« , les trois chercheurs que sont Prithula Dhungel, Di Wub et Keith Ross ont voulu constater l’efficacité des procédures déployées par des firmes comme MediaDefender. Pour cela, les universitaires ont reproduit deux types d’attaque particulièrement prisées par ces sociétés. La première consiste à créer un maximum d’échecs de hashage, tandis que la seconde vise à lier un maximum de connexions TCP pour gêner la connexion aux autres partageurs.

Les deux techniques ont été testées grandeur nature en ciblant spécifiquement un album de musique récemment sorti dans les bacs. « Cet album particulièrement populaire a été lancé il y a quelques semaines avant nos expérimentations. Au moment de notre test, il se situait en tête des ventes au Royaume-Uni et sur iTunes » a explique l’un des responsables du projet. Les chercheurs ont ensuite téléchargé de nombreuses fois le fichier, à la fois avec Azureus (Vuze) et uTorrent. Pour chaque téléchargement complété, ils ont noté le débit constaté et le temps mis pour récupérer le fichier. De plus, ils ont activé de temps en temps un logiciel chargé de bannir certaines adresses IP hostiles.

Les résultats sont pour le moins étonnants. En moyenne, les téléchargements effectués avec le concours d’une liste noire d’IP sont rapatriés 30 à 35 % plus rapidement que les téléchargements lancés normalement. Les deux techniques ont donc très peu d’influence, d’autant que la plupart des utilisateurs ne remarquera même pas une quelconque variation du débit. « Les sociétés spécialisées dans la lutte contre le piratage ne parviennent pas à stopper efficacement les téléchargements sur BitTorrent, même en ciblant des contenus précis » ont constaté les universitaires.

Et les clients BitTorrent dans tout ça ? Ce sont justement eux qui sont en première ligne. Comme le rappelle Torrentfreak, ces logiciels sont régulièrement amenés à diffuser de nouvelles mises à jour pour protéger les utilisateurs contre ces menaces en tout genre. Azureus et uTorrent implémentent par exemple des procédures bloquant substantiellement ces attaques. Au grand désespoir des ayants droit et des millions de dollars gaspillés.

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