C’est une figure historique de Google qui s’en va. Une de plus. Après quinze ans de bons et loyaux services au sein du géant du web, Amit Singhal quittera le 26 février son poste de vice-président sénior du moteur de recherche. C’est John Giannandrea, l’actuel vice-président de l’ingénierie, qui récupérera son fauteuil.
Dans un billet publié mercredi sur sa page Google+, Amit Singhal justifie son choix de partir de la firme de Mountain View par des raisons personnelles ainsi que par l’envie de mener à bien des projets philanthropiques, mais sans préciser leur nature. « J’ai besoin de définir mes quinze prochaines années », écrit-il.
Amit Singhal aura eu un rôle prépondérant sur l’évolution de l’algorithme du moteur de recherche. C’est lui qui, par exemple, a contribué à ce que Google privilégie les sites légaux lors d’une requête portant sur une œuvre, en enfouissant les plateformes qui font le plus souvent l’objet de demandes de retraits de contenus.
C’est aussi lui qui a amélioré les critères de tri utilisés par le moteur. « M. Singhal est le maître de ce que Google appelle son algorithme de classement — les formules qui décident quelles sont les pages qui sont les meilleures réponses aux questions de chaque utilisateur », a écrit le New York Times à son sujet, en 2007.
Amit Singhal a considérablement contribué à l’algorithme de Google.
En fait, sa contribution va encore plus loin.
En 2001, c’est lui qui a « réécrit » le code du moteur de recherche, signalait Wired en 2010, créé initialement par Sergey Brin et Larry Page. Si Google est ce qu’il est aujourd’hui, c’est en grande partie grâce à Amit Singhal. Son départ de l’entreprise est donc un évènement ; et de fait une perte pour le géant de la Silicon Valley.
Mais le retrait de M. Singhal revêt aussi une certaine symbolique dans la manière dont le géant du web est en train de faire évoluer son cœur de métier. En effet, Amit Singhal sera remplacé par un spécialiste de l’intelligence artificielle. Or, il apparaît que ce domaine est de plus en plus sollicité par Google.
À Bloomberg, la firme de Mountain View indiquait l’automne dernier que ses algorithmes s’appuyaient sur un système d’intelligence artificielle, baptisé RankBrain, pour les aider à comprendre des requêtes ambiguës ou inconnues. RankBrain serait ainsi sollicité pour près de 15 % de l’ensemble des recherches.
L’IA prend une place prépondérante chez Google depuis quelques temps, impression qui est renforcée par des acquisitions comme DeepMind début 2014 ou Dark Blue Labs et Vision Factory quelques mois plus tard. Et parmi les recherches en cours figurent le jeu de go et la compréhension d’une image.
Il paraît de plus en plus clair que la recherche sur Google, qui repose sur des algorithmes et des critères de tri, va de plus en plus solliciter des réseaux de neurones pour comprendre le sens des demandes des internautes. La nomination de John Giannandrea pour prendre la suite d’Amit Singhal plaide en tout cas en ce sens.
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