A-t-on déjà vu un milliardaire racheter un réseau social une petite fortune, multiplier les actions polémiques, puis décider d’interdire à ses utilisateurs d’y accéder ?
Le 1et juillet, Elon Musk a inventé le premier réseau social conçu pour qu’on ne passe pas trop de temps dessus. La décision est si spéciale que beaucoup ont d’abord cru à une panne des serveurs, avant que le patron de Twitter annonce avoir délibérément limité la consultation de Twitter à 400 posts par jour pour les nouveaux utilisateurs, 600 pour le commun des mortels et 6 000 pour les abonnés Blue, « pour faire face à des niveaux extrêmes de scraping de données et de manipulation des systèmes ».
Cette décision « provisoire » rend Twitter inaccessible au bout de quelques minutes, ce qui a encouragé le milliardaire à ironiser en retweetant des messages parodiques pour inciter les gens à sortir et à voir leurs amis.
Twitter n’aurait pas payé sa facture
Dans l’histoire des réseaux sociaux, où tout est fait pour que les utilisateurs ne décrochent jamais de leur téléphone, la décision d’Elon Musk a quelque chose d’insolite. Pourquoi empêcher les accros à Twitter de passer du temps sur Twitter ? La limite des 600 tweets par jour peut sembler grande, mais elle est en réalité rapidement atteinte. Quand on fait défiler une timeline, on arrive rapidement à un nombre très élevé de tweets chargés, et donc à un message d’erreur.
Elon Musk met en avant un problème technique, mais tout laisse penser qu’il s’agit d’un mensonge.
Depuis plusieurs semaines, une rumeur selon laquelle Twitter ne payerait plus ses factures Google Cloud circule, avec un contrat programmé pour prendre fin le 30 juin. Hasard du calendrier, c’est le 1er juillet que la « panne » géante de Twitter a commencé, soit au lendemain de la fin du contrat avec Google. La newsletter Platformer rapportait ces dernières semaines que Twitter tentait de transférer en dehors de Google un maximum de ses services, pour payer moins, et tout laisse désormais penser que Twitter n’y est tout simplement pas parvenu à temps.
Selon Elon Musk, cette décision n’est que provisoire. On a envie de le croire, puisqu’aucune plateforme sérieuse ne risquerait de bloquer son accès à une si grande échelle trop longtemps.
Quelques heures après sa première annonce, toujours le 1er juillet, Elon Musk a annoncé passer la limite à 500 tweets (nouveaux utilisateurs), 1 000 tweets (utilisateurs) et 10 000 tweets (abonnés payants). Une preuve que Twitter affine petit à petit ses nouveaux serveurs, avant un possible retour à la normale, tout en tentant de booster son abonnement Twitter Blue qui ne prend pas.
Quitte à être dans l’absurde, précisons qu’il restait possible de contourner l’interdiction en passant par des sites comme Tweetdeck. La preuve que Twitter n’est pas vraiment en contrôle de ce qu’il lui arrive et qu’il vit au jour le jour.
Elon Musk va-t-il tuer Twitter ?
Comme à chaque fois qu’un scandale surgit chez Twitter, tout le monde annonce la mort du réseau social. Beaucoup d’utilisateurs et utilisatrices ont annoncé partir sur Mastodon et Bluesky ce week-end, soi-disant parce que nous assistions en direct à la mort de l’oiseau bleu. Un phénomène qui n’inquiète pas tant que ça Elon Musk, qui en a rigolé plusieurs fois, tout en se félicitant d’avoir battu un record de vues avec son annonce de restriction.
Elon Musk a-t-il raison de rigoler ? Soyons honnêtes, Twitter n’est probablement pas mort le week-end du 1er juillet. Comme Elon Musk l’a répété plusieurs fois, cette restriction n’est que « provisoire ».
En revanche, même si certains fans du patron de Tesla et de SpaceX continuent de fermer les yeux, cette situation a confirmé qu’Elon Musk n’est pas le patron génial et infaillible que certains imaginent, mais une personne imprévisible, pas toujours très préparée et souvent chaotique. Sa gestion de Twitter laisse à désirer depuis plus d’un an et ce nouvel épisode est une confirmation de ses tendances pyromanes. Reste à savoir quand Twitter retrouvera ses capacités optimales, puisqu’il lui faudra de sacrés serveurs pour devenir la super-app dont rêve Elon Musk (mais sur laquelle il n’a pas commencé à travailler, comme il le reconnaît lui-même), tout en ajoutant le fait que Meta lancera cet été son rival de Twitter.
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