Meta, la maison mère de Facebook et Instagram, a lancé un rival de Twitter. Son nom : Threads. Un choix pas tout à fait innocent.

Les malheurs des uns sont parfois les opportunités des autres. Le naufrage manifeste de Twitter sous la direction d’Elon Musk constitue une sacrée fenêtre d’opportunité pour Meta, la maison mère de Facebook et Instagram, pour sortir son concurrent : Threads. Plutôt que de maintenir le calendrier de lancement prévu initialement, l’entreprise de Mark Zuckerberg a saisi la balle au bond, avec un lancement avancé au 6 juillet 2023.

Avant le jour J, des indices du service concurrent de Twitter par Meta circulaient déjà sur le net. Un site web, à l’adresse threads.net, révélait le nom du projet. La date de lancement a aussi été vue sur la fiche de l’application pour iOS, dans l’App Store — le logiciel était décrit comme « une application d’Instagram », avec des captures montrant l’interface et le visuel du logo, rappelant une sorte d’arobase, avec la lettre a dont le trait se poursuit pour l’encercler.

Le logo de Threads // Source : Instagram (montage numerama)
Le logo de Threads. // Source : Instagram (montage numerama)

Beaucoup a déjà été dit sur Threads, à commencer par ses chances de renverser Twitter de son hégémonie dans le micro-blogging. Ses liens avec Instagram lui font en tout cas bénéficier d’une base d’internautes déjà en place, ce qui lui évite de partir du zéro. Il faudra toutefois que Threads évolue rapidement pour combler les manques qui ont d’ores et déjà été relevés.

Le nom de Threads symbolise les fils de discussion

Pendant un temps, ce projet était identifié par le nom de code de « Barcelona ». Finalement, c’est le nom commun Threads qui a été choisi. En anglais, cela veut dire « Fils ». On utilise cette formulation sur Twitter pour annoncer une succession de messages (les tweets) liés les uns aux autres autour d’un thème. On peut voir ce genre de formule en français pour lancer son fil, comme : « mon point de vue sur un sujet d’actualité : un thread ».

Les threads se sont naturellement imposés sur Twitter, compte tenu du fait que les messages ne pouvaient pas accueillir plus de 140 caractères — une limite qui a été depuis été augmentée à 280, et même 4 000 pour celles et ceux qui paient Twitter Blue. À 4 000 caractères, les threads ne sont plus vraiment nécessaires puisque l’on peut pondre un pavé en un seul tweet. Mais, pour les autres, ces fils de messages sont encore bien pratiques.

On ignore pourquoi Meta a choisi Threads comme nom pour son application. Est-ce une façon de glisser un tacle à Twitter, en reprenant une expression courante sur le site d’Elon Musk ? On sait que les deux patrons ne s’entendent pas tout à fait — il est même prévu qu’ils s’affrontent lors d’un match d’arts martiaux. Ce ne serait en tout cas pas absurde : après tout, Bluesky, un autre rival de Twitter, a un nom lié à Twitter.

Meta pourra en tout cas toujours plaider l’innocence et la bonne foi : il s’avère que dans le temps, l’entreprise avait déjà lancé une application liée à Instagram et s’appelant Threads. C’était en 2019, bien avant l’opération de rachat de Twitter par Elon Musk. Meta pourra toujours arguer qu’il ne fait que réutiliser sa propriété intellectuelle. Cette application était une tentative de venir marcher sur les plates bandes de Snapchat. Elle a fermé fin 2021.

Le logo de l’application Threads, qui rappelle l’arobase, semble aussi faire écho au principe des threads. On peut considérer que la boucle qui entoure la lettre a, et qui la prolonge, symbolise justement ce fil de discussion qui peut se poursuivre à l’infini, ou presque. Même si le trait s’allonge plus que de raison, la lettre reste lisible et le tracé est toujours compréhensible. Une façon de suggérer qu’on s’y retrouve dans Threads.

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