Sur le toit du monde depuis le rachat de Twitter en avril 2022, Elon Musk voit-il en Mark Zuckerberg la seule personne capable de le faire tomber ? Les deux milliardaires, qui avaient déjà proposé de s’affronter dans une cage en juin, semblent irréconciliables.
Pour cause, avec Threads, le groupe Meta ambitionne de remplacer Twitter, devenu trop clivant et anxiogène depuis l’entrée en fonction de son nouveau patron. Les 100 millions de personnes qui s’y sont inscrites en moins de 5 jours sont la preuve que quelque chose ne tourne pas rond chez Twitter, dont l’avenir était déjà menacé par la fuite de plusieurs annonceurs majeurs. À ce rythme, et avec l’appui d’Instagram, son avance de 350 millions d’utilisateurs pourrait être rapidement de l’histoire ancienne.
Elon Musk veut connaître la taille du pénis de Mark Zuckerberg
Threads est-il une copie de Twitter, comme Elon Musk l’affirme ? Le groupe Meta assume parfaitement sa position : Threads est une réponse aux dérives de Twitter.
Lancé sous la forme d’un cousin d’Instagram, ce nouveau réseau social est une « opportunité » permise par les décisions controversées d’Elon Musk. Cependant, Meta a prévenu qu’il ne voulait pas faire de Threads un autre Twitter pour la politique ou l’information. Le groupe de Mark Zuckerberg pense qu’il y a de la place pour un réseau social plus positif, sans combats idéologiques, et veut donc laisser à Twitter le mauvais, tout en devenant la place centrale pour le bon (le cinéma, les séries, la musique, le sport, les technologies, etc.) Un pari qui pourrait se concrétiser plus rapidement que prévu, puisqu’Instagram part avec une avance de 2,3 milliards d’utilisateurs, dont un très grand nombre de personnalités publiques.
Même si Twitter n’est pas destiné à disparaître dans la vision de Threads, son avenir pourrait être en péril. Si les célébrités annoncent des choses sur Threads (comme l’a fait le footballeur Neymar ce week-end) plutôt que sur Twitter, c’est sur Threads que les annonceurs souhaiteront investir. La politique n’est pas ce qui rapporte le plus, puisqu’elle est très encadrée, ce qui pourrait faire de Twitter une place beaucoup plus toxique qu’elle ne l’est aujourd’hui.
En réponse à Threads, Elon Musk a d’abord été étrangement discret. Le week-end du 8-9 juillet, il a ensuite commencé à répondre à Mark Zuckerberg en l’accusant de collecter trop de données avec Threads (ce qui est pour l’instant faux, puisque Threads ne collecte encore rien), de participer à la censure au service des gouvernements, de ne pas respecter à la liberté d’expression, d’avoir échoué avec le métavers ou, plus étonnant, d’être cocu. Une expression de plus en plus utilisée par l’extrême droite américaine pour mettre en doute la masculinité d’un homme, qui serait considéré comme trop faible.
Ensuite, sans que personne ne surenchérisse, Elon Musk a répondu à son propre tweet pour proposer un concours sur la taille de leurs pénis avec le patron de Facebook. Il s’est ensuite amusé de ses provocations, a priori très fier de lui… Il faut dire que les réponses de ses fans les plus hardcores, qui l’ont félicité pour cette idée, ne doivent pas vraiment l’aider à se rendre compte du climat qu’il installe chez Twitter.
Pendant ce temps, Mark Zuckerberg jubile
Sur Threads, l’ambiance est plus détendue. Mark Zuckerberg, qui a promis qu’il ne serait pas un « patron qui shitpost », mais un adulte responsable, essaye de répondre à un maximum de questions sur son nouveau réseau social. Il profite de sa nouvelle image d’homme cool de la Silicon Valley, après avoir été moqué tant de fois ces dernières années.
Au lieu de théoriser sur la taille du pénis d’Elon Musk, Mark Zuckerberg préfère se concentrer sur les 100 millions de personnes qui se sont inscrites sur Threads en 5 jours, ce qui est très largement au-dessus des attentes de Meta. Mark Zuckerberg sait qu’il a réussi son pari et promet qu’il va continuer d’améliorer Threads, ce qui tombe bien puisqu’il lui manque plein de fonctions, pour que les utilisateurs restent après l’inscription. Autre étape importante : se lancer officiellement en Europe, où Threads n’est pas encore pour des raisons légales.
Certains ont néanmoins remarqué un petit pic déguisé contre Elon Musk, comme lorsque Mark Zuckerberg répond à des publications en utilisant le mot « Concerning ». Un mot qu’Elon Musk adore utiliser pour répondre à des publications clivantes sans avoir à officiellement les partager, ce qui lui permet de contourner certaines critiques. Ce week-end, il a notamment utilisé ce mot sous des publications sur la détransition, pour appuyer une nouvelle fois son désaccord sur la transsexualité.
Bref, Threads va bien, Twitter se sent menacé, et Elon Musk n’apprécie pas totalement la concurrence.
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