Et si l’on pouvait à l’avenir configurer son téléphone ou son ordinateur pour qu’il corresponde aux besoins d’une situation précise ? C’est en tout cas une option que les géants de l’informatique considèrent de plus en plus. En effet, ces dernières années, les projets d’appareils modulaires se suivent et ne se ressemblent pas.
Google prépare par exemple sous le nom de projet Ara, un téléphone modulable qui permettra de changer, à la volée, des composants du téléphone comme l’appareil photo ou le haut-parleur. Du côté des PC, Acer avait présenté lors de l’IFA 2015 le Revo Build, une tour composée de modules à emboîter ou à retirer selon l’usage que l’on souhaite faire de l’objet.
La révolution promise par la modularité est favorisée par la convergence de plusieurs segments de l’industrie technologique. Les constructeurs de composants et les systèmes d’exploitation créent désormais en ayant en tête l’ambition de créer des machines évolutives qui sauront s’adapter aux besoins en constante évolution des utilisateurs. On pense par exemple à la démocratisation annoncée des boîtiers de cartes graphiques externes, dont l’usage est facilité par Windows 10, l’USB-C et le travail des constructeurs de cartes sur les drivers.
Microsoft imagine un ordinateur modulable
Par nature, Windows 10 encourage les constructeurs à concevoir des produits innovants, qui repensent l’ergonomie habituelle de l’ordinateur. Microsoft donne l’exemple avec sa Surface, une tablette qui se veut un ordinateur portable et le Surface Book, un ordinateur portable qui se veut une tablette. Sur la Surface Book, l’écran contient l’ensemble des composants nécessaires au fonctionnement comme la carte mère et le SOC. Dans la base, qui contient le clavier, Microsoft a inclus un GPU qui permet une fois rattaché à l’écran d’améliorer les performances graphiques de la machine.
Dans un brevet déposé en juillet 2015, la firme de Redmond a montré qu’elle souhaite étendre cette philosophie aux ordinateurs de bureau. La machine au nom accrocheur de « Modular Computing Device » (pour appareil informatique modulaire) est la vision du tout-en-un de Microsoft. Il s’agit d’un écran posé sur un socle qui contient les composants de bases pour le faire fonctionner. Mais le tout-en-un de Microsoft se distingue de ceux existants, puisqu’il permettra l’ajout de modules qui augmenteront la puissance, la mémoire ou encore la carte graphique. Selon son usage, il serait même possible de rajouter une batterie.
Le fonctionnement reprend quelque peu le principe du Revo Build. Le socle de l’appareil peut venir s’empiler au-dessus de modules qui rajouteront des fonctionnalités. Pour faciliter l’ajout — et sûrement pour éviter de se tromper de sens –, le brevet décrit un système d’attache via un lien « magnétique ou mécanique ». Si le fonctionnement du lien reprend celui de la Surface Book, alors les modules pourront être retirés et ajoutés à chaud, c’est-à-dire sans nécessiter le redémarrage de la machine.
Microsoft évoque la possibilité de modifier la configuration de base selon le besoin de puissance de son activité : un jeu vidéo demandera par exemple un module graphique plus puissant. Mais la firme pense également à des modules qui pourront modifier notre manière d’utiliser la machine, comme des interfaces utilisateurs naturelles qui reposent sur un module proche du Kinect, pour utiliser la machine avec des gestes.
En soi, si la vision de Microsoft devient une réalité, construire sa propre configuration sera à l’avenir aussi facile que d’empiler deux Lego. Depuis quelques années, l’entreprise tente de proposer des produits innovants dans un secteur en plein essoufflement. Une telle stratégie fait sens dans le contexte de déclin de ventes de PC. Permettre aux utilisateurs de renouveler, non pas intégralement, mais en partie leur machine, pourrait sûrement insuffler un peu de vie dans le marché.
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