Le navigateur Opera GX a reçu une mise à jour étonnante. S’il n’est n’est pas utilisé pendant deux semaines, il peut croire que vous êtes mort. Dans ce cas, il inventera un faux historique avec des sites tout à fait convenables, pour cacher les vraies visites, qui sont peut-être inavouables.

Rarement une mise à jour aura été plus insolite que celle que vient de pousser la société Opera Software, le 27 juillet 2023. Son navigateur web Opera GX inclut désormais un paramètre qui, s’il est satisfait, aura pour effet de remplacer le véritable historique de navigation par une liste complètement fictive de sites que vous auriez prétendûment visités.

Il s’avère que votre décès peut être un critère déclenchant le remplacement de l’historique. Dans les faits, le navigateur ne sera pas en mesure de savoir si vous avez trépassé. Le logiciel se basera sur un temps d’inactivité continu — deux semaines sans utiliser Opera GX — pour considérer que vous avez peut-être rendu l’âme et qu’il est temps de cacher vos recherches.

Bien sûr, il y a d’autres raisons moins tragiques qui justifient de ne pas lancer Opera GX durant deux semaines : vous pouvez avoir changé de navigateur sur le PC et ne pas avoir désinstallé l’ancien. Vous pouvez être en congés pendant plus de deux semaines. Vous pouvez faire un long séjour à l’hôpital, sans ordinateur. Votre PC peut être en réparation.

Source : Opera GX
Un faux historique en cas de vraie mort. // Source : Opera GX

C’est toutefois sur ce scénario du pire qu’Opera oriente sa communication, ainsi que sur d’autres scénarios pour le moins improbables, comme une chute droit dans un trou noir. La réalité, évidemment, c’est qu’il s’agit surtout d’un réglage de confidentialité qui intervient après 14 jours d’inactivité — ou tout de suite, si l’option adéquate est cochée par l’internaute.

« Au cas où votre partenaire, parent ou colocataire curieux ouvrirait Opera GX et jetterait un coup d’œil posthume à votre historique, il pourrait s’émerveiller de vos goûts en ligne et des exploits fictifs qui remplissent votre passé numérique. » Un passé numérique « bien plus agréable », dixit Opera, qui évite de tomber sur quoi que ce soit d’embarrassant… comme de la pornographie.

Quelles seraient ces recherches beaucoup plus admissibles ? L’éditeur mentionne, par exemple, des requêtes sur des « opportunités de bénévolat local », des « cours en ligne gratuits pour le développement personnel » ou encore des guides pour « encourager le vote dans ma communauté » ou bien « construire un abri pour oiseaux ». Rien de louche, en somme.

Une option à l’intérêt incertain, sur un navigateur peu répandu

L’option n’est annoncée que pour Opera GX, la déclinaison « gaming » du navigateur web Opera. Le degré d’adoption d’Opera GX est inconnu, mais son grand frère, Opera, compte 320 millions d’internautes mensuels. C’est l’un des navigateurs web les plus utilisés, mais très loin derrière Google Chrome, Safari et Microsoft Edge. Il a une part de marché proche de celle de Mozilla Firefox.

Source : Opera GX
Des sites plus respectables après 14 jours d’inactivité. // Source : Opera GX

Insolite, la fonctionnalité baptisée Fake My History a toutefois un intérêt pratique incertain : protéger l’historique de navigation suggère que le navigateur se trouve sur un ordinateur partagé. Or, dans ce cas-là, le délai des 14 jours est trop long : une autre personne dans le logement pourra tomber sur les vrais sites visités bien avant, si elle lance Opera GX.

En revanche, si l’on parle d’un ordinateur dont la session est protégée par un mot de passe, le rôle de Fake My History est moins net. L’accès à Opera GX et donc à l’historique de navigation nécessite de connaître le code d’accès — ou alors, il faut que la session soit déjà ouverte sur l’ordinateur. Idem sur le smartphone, puisqu’il existe une déclinaison mobile de ce navigateur.

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