C’est un premier indice fort de ce qui attend ChatGPT, à un horizon qui reste à définir. L’agent conversationnel développé par l’entreprise américaine OpenAI ne sera pas figé ad vitam æternam dans son fonctionnement. Au contraire : on s’attend à une évolution prochaine du chatbot, qui passera vraisemblablement par le changement de son « moteur ».
Ce moteur s’appelle GPT (Generative Pre-trained Transformer, soit en français transformateur génératif pré-entraîné). Il s’agit d’un modèle de langage conçu par OpenAI dont le rôle est de comprendre les requêtes de l’internaute et de lui fournir une réponse exacte — en théorie –, en utilisant le langage naturel. C’est comme si on discutait avec une personne.
Ce n’est évidemment pas le cas : on est sur un système informatique qui propose de la génération de texte, grâce à l’apprentissage automatique, une branche de l’intelligence artificielle (IA). Au lancement public de ChatGPT, le moteur était une variante de GPT-3. Aujourd’hui, la version la plus avancée de ce moteur est GPT-4, disponible depuis la mi-mars.
Un dépôt de marque sur GPT-5
Mais, de toute évidence, le groupe prépare le coup d’après en coulisses, avec GPT-5. Un dépôt de marque a justement été repéré le 1er août 2023 par le site Windows Latest. Le document, consultable en ligne, a été manifestement soumis le 18 juillet. Il est en revanche avare en détail sur GPT-5 : aucune date de lancement n’est donnée et rien n’est dit quant à ses capacités.
C’est normal : le dépôt de marque vise ici à sécuriser l’identité de son outil — des dépôts de marque similaires existent pour des versions antérieures, à l’image de GPT-4, avec une demande soumise le 13 mars, la veille de l’annonce de ce nouveau modèle de langage. Même chose avec GPT-3 le 4 août 2020. Toutes ces demandes émanent d’OpenAI.
La description reste générale : on parle d’un système capable de produire du texte de manière artificielle, de convertir des fichiers de données audio en texte, de traiter, générer, comprendre et analyser le langage naturel, de traduire du texte, de fournir de la reconnaissance vocale, et ainsi de suite. Certaines de ses descriptions sont peut-être des indices sur les orientations à venir d’OpenAI.
Mais, le dépôt de marque doit aussi être considéré comme un mouvement défensif de la part d’OpenAI, afin de protéger ses intérêts, et d’éviter que des noms qui sont de plus en plus associés à ses travaux ne soient pas usurpés. C’est comme le dépôt de brevet : cela ne signifie pas toujours que l’entreprise va développer le produit ou le service qui y est décrit.
L’évolution du chatbot vers GPT-5 paraît inéluctable, compte tenu de la « guerre de l’IA » qui se joue entre les grandes entreprises du secteur — outre OpenAI, l’arène compte des poids lourds comme Microsoft, Amazon, Facebook, Apple et Google. Même si officiellement OpenAI n’est pas pressée de sortir GPT-5, la compétition est susceptible de lui faire revoir ses plans.
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