Depuis le rachat par Apple, Beats profite de nouveau d’une légitimité sur le segment des accessoires audio. Naguère perçus comme des produits de mode pour les amatrices et amateurs de hip-hop (ou les sportifs de haut niveau), les écouteurs et casques de l’entreprise s’appuient désormais sur une qualité à la hauteur des standards. Les Powerbeats Pro, le Solo Pro, les Studio Buds ou encore les Fit Pro ont été particulièrement appréciés sur Numerama, mais il est maintenant temps de s’attaquer au haut du panier avec le Studio Pro, un casque haut de gamme taillé pour se faire une place aux côtés des ténors (comme le WH-1000XM5 de Sony).
Le Beats Studio Pro n’est pas donné. On parle d’un produit vendu pile sous la barre des 400 euros (399,5 euros pour être précis). À ce niveau de prix, on ne peut qu’exiger l’excellence, surtout au regard d’une concurrence affutée. À l’usage, le Studio Pro ne manque pas de qualités. Il se permet même de faire mieux que les AirPods Max sur certains points. Mais certains choix, liés à l’ergonomie ou à certaines fonctionnalités, laissent perplexe et interrogent sur le positionnement réel du casque.
Points forts
- Qualité de fabrication
- La pochette !
- Polyvalence
Points faibles
- Registre de graves en retrait
- Réduction de bruit décevante
- Positionnement schizophrène
La meilleure pochette de l’histoire des pochettes
Commençons par un argument en faveur du Studio Pro (qui risque de vous faire sourire) : sa pochette. Quand on ouvre la boîte pour la première fois, on tombe immédiatement sur la housse vendue avec. Et si on rit encore de la Smart Case des AirPods Max (qui n’a vraiment rien de Smart). Force est de constater que l’étui du Studio Pro est incroyable. Il est simple et il n’est pas loin d’être parfait, tant dans le format (ni trop gros ni trop petit), le matériau (souple mais bien rembourré) que la praticité (il y a des compartiments pour ranger les câbles). On aimerait que toutes les pochettes soient comme celle du Studio Pro.
Le casque peut donc replier ses oreillettes sur lui-même pour gagner en compacité et se loger facilement dans son emplacement. On regrette toujours un peu le choix du plastique pour un produit vendu à ce prix, mais c’est aussi le cas pour le WH-1000XM5 de Sony, et cela reste le meilleur moyen de concevoir un accessoire léger. En tout cas, les finitions sont irréprochables, avec une belle texture (y compris visuellement). Attention tout de même, les traces de doigt sont inévitables tandis que les coussinets en cuir marquent vite la transpiration. Il n’y a aucune noblesse qui ressort du design du Studio Pro, mais la sobriété et la qualité perçue sont au rendez-vous. On apprécie tout particulièrement la présence de petites diodes sous le bouton d’allumage. Elles renseignent sur le niveau d’autonomie restant quand on allume le casque.
En termes de confort, on ne sait pas trop où veut vraiment aller Beats avec le Studio Pro. D’un côté, son poids plume est un vrai argument. De l’autre, il semblerait que Beats n’ait pas vraiment choisi entre une conception circum-auriculaire (casque qui englobe l’oreille) et une conception supra-auriculaire (casque qui se pose sur l’oreille). La fiche technique indique que c’est la première option qui a été privilégiée mais, à l’usage, les oreillettes se révèlent un peu trop petites pour qu’on soit convaincu. Ce ne sera pas un problème pour certaines morphologies. Dans notre cas, le Studio Pro n’englobait pas totalement l’oreille. Dommage, car la répartition de la masse est bonne.
Où est passée la puce Apple H1 (ou H2) ?
Autonomie
Beats promet jusqu’à 40 heures d’écoute avec le Studio Pro. Une durée qui varie de l’utilisation et reste confortable pour un usage régulier.
En raison de leur filiation avec la firme de Cupertino, les produits Beats ont toujours été des produits Apple déguisés. Ce n’est étrangement pas le cas du Studio Pro, qui est privé de la puce H1 (pourtant présente dans le reste du catalogue) ou de la puce H2 (lancée avec les AirPods Pro). Cette absence se traduit par une intégration moins poussée au sein de l’écosystème, comme le basculement automatique d’un appareil à l’autre ou le partage audio. Le basculement automatique est réservé aux appareils Android, ce qui peut sembler fou pour une marque qui appartient à Apple… Comme rien n’est logique, Siri fonctionne à la voix, mais pas Google Assistant.
Le Studio Pro est par ailleurs privé de certaines fonctionnalités qu’on jugera essentielles sur un tel produit. Où est le capteur qui permet de couper automatiquement la musique quand on enlève le casque ? Pourquoi une application sur Android mais pas sur iOS ? On dirait que Beats cherche à s’émanciper d’Apple, tout en conservant certains traits philosophiques de sa maison mère, dans le sillage des réglages réduits à une faible portion (pas d’égaliseur, un seul niveau de puissance pour la réduction de bruit, quasiment aucune personnalisation des commandes physiques). Une chose semble sûre : qu’on évolue dans l’un ou l’autre des écosystèmes, on aura des fonctionnalités avancées, mais jamais toutes.
Autre point qui distingue le Studio Pro des produits Apple (du moins pour le moment) : le port USB-C plutôt Lightning pour la recharge. Mieux, une fois branché, le casque peut offrir un rendu lossless si l’appareil de lecture est compatible. Un argument que n’ont pas les AirPods Max, pourtant vendus bien plus cher. Cette liaison physique fait naître un autre paradoxe pour le Studio Pro : quand il est relié à un appareil, il offre trois profils d’écoute, accessibles en appuyant deux fois sur le bouton d’allumage (équilibré pour la musique, dynamique pour les films et un dernier adapté aux conversations). Pourquoi ne pas offrir ces réglages en Bluetooth ? Bonne question. Pour reconnaître quel profil on utilise, il faut s’en référer au nombre de diodes allumées. En termes de simplicité, on a connu mieux. À noter que vous ne pourrez pas avoir le lossless et la réduction de bruit en même temps.
Où sont les basses ?
Si vous pensez encore que les produits conçus par Beats misent tout sur les basses pour convaincre leur auditoire, on vous conseille d’essayer le Studio Pro. Car force est de reconnaître que le casque en manque cruellement. En résulte un rendu un peu fade, voire étouffé et sec. Le Studio Pro se rattrape par sa générosité dans les détails, avec une précision bienvenue. Il n’en demeure pas moins que la signature sonore est loin d’atteindre des sommets d’équilibre, surtout quand on la compare à celle des AirPods Max (dont le traitement numérique fait des merveilles) ou de ses concurrents plus directs. L’absence d’un égaliseur pose encore plus problème, puisqu’on ne pourra pas rééquilibrer soi-même le spectre en mettant un petit coup de boost au registre des graves.
Le Studio Pro est compatible avec l’Audio Spatial d’Apple, ce qui permet au casque de lire les contenus au format Dolby Atmos, par exemple ceux disponibles sur Apple Music. Pour le coup, il se rapproche de ce qu’offre la gamme AirPods, avec une pleine compatibilité des formats actuels. Néanmoins, ses performances acoustiques ne lui permettent pas d’en tirer toutes les subtilités.
Perfectible sur le rendu sonore, le Studio Pro l’est aussi sur la réduction de bruit active. Non pas qu’il soit un mauvais élève, mais les casques de Sony et de Bose font beaucoup, beaucoup mieux dans le travail d’atténuation. Pour peu ou prou le même prix, le produit de Beats fait moins bien. Il se rattrape sur le mode Transparent, irréprochable car naturel (comme tous les autres produits Apple).
Le verdict
Beats Studio Pro
Voir la ficheOn a aimé
- Qualité de fabrication
- La pochette !
- Polyvalence
On a moins aimé
- Registre de graves en retrait
- Réduction de bruit décevante
- Positionnement schizophrène
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