Dans le cadre de son projet Internet.org, Facebook tient à savoir précisément où la population se trouve afin de pouvoir la connecter plus efficacement au réseau.

Dévoilée en 2013, l’initiative Internet.org — rebaptisée depuis septembre 2015 en « Free Basics by Facebook » — ambitionne de fournir un accès à Internet aux 4 milliards de personnes qui ne sont toujours pas connectées. Mais la situation étant ce qu’elle est, il est impossible de compter sur les infrastructures télécoms habituelles. Et pour cause, les régions dont il est question sont soit très reculées, soit extrêmement mal équipées.

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Facebook a de grands projets avec Internet.org.

Mais le projet soutenu par le réseau social de Mark Zuckerberg a d’autres cartes dans sa manche pour atteindre son objectif de connecter le monde entier. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que celles-ci ont le mérite d’être originales. En effet, il est question de satellites (une idée qui a été abandonnée depuis), de drones (haute altitude et longue endurance pour tenir plusieurs mois) et d’ondes millimétriques (dont les fréquences vont de 30 GHz à 300 GHz).

Sauf que les solutions imaginées par Facebook pour son initiative n’ont de sens que si le site communautaire sait précisément où se trouve la population à connecter. C’est pour cette raison qu’un nouveau programme vient d’être mis sur pied, afin de savoir un peu plus précisément où vivent les habitants de ces zones blanches. Car au regard de l’ampleur de la tâche, Internet.org a tout intérêt à savoir avec exactitude les lieux dans lesquels mettre un coup de collier.

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Des drones de longue endurance pour couvrir les zones blanches.

Cette cartographie de la population a aussi un intérêt technologique. « Les réseaux d’accès à courte portée comme les points d’accès Wi-Fi conviennent aux personnes qui vivent proches les unes des autres, alors que les technologies cellulaires sont préférables pour les zones dans lesquelles les individus sont plus dispersés, dans des logements isolés », écrit le réseau social dans un article publié ce lundi matin.

L’analyse de la distribution de la population dans ces territoires s’est déroulée dans vingt pays, représentant une surface totale de 21,6 millions de km². Au total, Facebook a dans les mains plus de 350 To de données photographiques. Un travail utile, puisque le site fait remarquer que « plus de 99 % des zones analysées ne contiennent aucune structure faite par les hommes ».

L'analyse de FB au Kenya

Naivasha, au Kenya.

Cette disparité n’est pas sans poser quelques difficultés. « Elle constitue un challenge pour les algorithmes d’apprentissage automatique chargés de tirer quelque chose de ce jeu de données aussi déséquilibré », commente le site américain. Malgré tout, en s’appuyant par ailleurs sur les statistiques de recensement des pays concernés et l’analyse satellitaire, la carte mise au point par Facebook atteint, selon le site, une précision de 5 mètres.

Selon Facebook, le travail qui a été effectué pour savoir où se trouve la population sur des zones géographiques spécifiques peut être utile dans bien d’autres domaines. Aussi le site prévoit-il, en collaboration avec l’université Columbia, de créer un ensemble de données de la population qui sera publié au cours de l’année 2016.

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