Anonymous refait parler de lui. Alors que certains activistes sont actuellement poursuivis en justice, d’autres ont réussi à pirater un sous-domaine du ministère de la défense. Il s’agirait du site du centre d’identification des matériels de la défense, chargé, comme son nom l’indique, d’identifier et de classifier le matériel militaire. C’est ce que rapporte CybelBlog, une entreprise spécialisée dans la sécurité informatique, sur la base d’éléments publiés par un blog proche de la mouvance.
Lors de l’infiltration du site, des données sensibles concernant des sous-traitants du ministère de la défense auraient été dérobées, puis publiées sur un site de partage d’informations. Celui-ci serait visité par une ribambelle de personnes, dont des hacktivistes et, selon CybelBlog, des djihadistes. On y trouve des courriers électroniques, des adresses postales ou encore des numéros de téléphone de personnes travaillant pour ces sous-traitants.
Une réaction à l’État d’urgence
Pour justifier cette opération, les auteurs ont mis en avant la prolongation de l’état d’urgence de trois mois supplémentaires, retardant ainsi le retour de certaines libertés publiques en France, mais aussi contre les ventes d’armes à l’Arabie saoudite (il est même question de chars Leclerc), alors que le régime est accusé de mener une guerre sans merci au Yémen et foule au pied quotidiennement les droits de l’homme.
Le hack s’inscrit également dans un mouvement de fond apparu il y a quelques mois contre la police menée par le Parti socialiste. « Cette opération Anonymous intervient dans le cadre d’une augmentation de l’activité du collectif.», relève CybelBlog. Ainsi, des sites du PS ont été ciblés et plusieurs actions autour du projet d’aéroport de Notre-Dame-Des-Landes, qui demeure très controversé au Pays de la Loire.
C’est d’ailleurs encore des personnes se revendiquant d’Anonymous qui sont intervenues pendant la COP21, en rendant public des données personnelles concernant plus 1400 participants pour protester contre le fait que la police était intervenue contre une manifestation sur la place de la République, alors que l’état d’urgence, qui interdit les rassemblements, était déjà en place.
Comme toujours, la méthode d’action choisie par les militants d’Anonymous pose question. Faut-il en effet exposer des données personnelles pour prendre position sur des sujets de société ou alerter l’opinion publique ? Le risque de dérive est évident. Sans parler du risque de vie privée voire de sécurité qu’une telle diffusion peut faire courir aux personnes concernées par cette fuite.
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