Dans les pays en développement, l’accès à Internet est encore un privilège rare. Alors que ceux qui vivent dans les pays développés peuvent se connecter sans trop de difficulté au réseau, la situation est bien plus contrastée ailleurs. D’ailleurs, sur les sept milliards de personnes vivant sur Terre, à peine la moitié peut se connecter au réseau, et pas toujours dans des conditions optimales.
La question qui est donc sur toutes les lèvres est la suivante : comment faire pour que les quatre milliards d’individus restants puissent accéder au net ? En la matière, il y a déjà l’action des opérateurs sur le terrain pour étendre la disponibilité du réseau, mais aussi les efforts de très grandes entreprises comme Google et Facebook, qui rivalisent d’audace avec des projets comme Loon ou Internet.org, malgré leur rapport contesté à la neutralité du net.
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Mais à côté de ces programmes très ambitieux qui engloutissent des millions de dollars, et qui ne paraissent pas pouvoir prendre vie avant plusieurs années, il y a aussi des initiatives de moindre envergure, peu coûteuses et qui semblent être déployables tout de suite, ou presque. C’est le cas du projet Empathy, dont le but est de créer une sorte de solidarité entre les écoles ayant un accès à Internet et celles qui n’en ont pas.
Comment ça se passe ? Une école achète tous les éléments requis pour construire un kit (un nano-ordinateur monocarte Raspberry Pi, un tuneur, un chargeur électrique, une carte MicroSD, un adaptateur de carte MicroSD, un dongle Wi-Fi en USB). Une fois monté, il ne reste plus qu’à remplir l’espace de stockage avec les contenus qu’une école souhaite partager.
Le projet Empathy propose de créer une solidarité entre les écoles du monde entier
Cela peut être n’importe quoi : des articles de Wikipédia, voire toute l’encyclopédie dans sa version hors ligne (et dans la langue parlée par les élèves du pays cible), des pages web, des œuvres culturelles, des livres électroniques… bref, tout ce qui peut servir dans le cadre d’un enseignement. Pour la startup Outernet, qui est derrière le projet, il faut raisonner en tant que bibliothécaire.
Et une fois le kit monté et rempli ? C’est Outernet qui prend la suite des évènements, en organisant l’expédition du colis avec ses partenaires. Cela peut paraître étonnant, mais les pays en voie de développement ne sont pas les seuls concernés. Le projet Empathy pourrait aussi être actif dans des pays riches, aux USA, en Allemagne, en Corée du Sud, en Australie et en Nouvelle-Zélande. Et pourquoi pas en France.
Si le projet est capable de fonctionner sans connexion à Internet, il prend toutefois toute son ampleur une fois que le kit est connecté à des satellites géostationnaires ou situés en orbite terrestre basse, via une antenne satellitaire. De cette façon, le kit est en mesure de recevoir de nouveaux contenus, sans que les écoles aient besoin de réexpédier un module, une carte MicroSD ou une clé USB.
Une nuance, toutefois : la connexion aux satellites ne permet pas réellement de surfer sur le net. Il s’agit d’une liaison à sens unique, souligne Engadget, à bas débit : l’idée est de diffuser du satellite vers les kits, afin de leur donner accès à des nouveaux contenus. Ce n’est certes pas l’idéal, mais c’est mieux que rien pour des classes qui n’avaient pas la moindre connectivité.
Ce projet s’inscrit dans la lignée d’autres initiatives qui cherchent à fournir des solutions aux pays du Sud. Dans la même veine, on pense par exemple au projet Afripédia qui consiste à diffuser le contenu de l’encyclopédie, alors stocké dans une clé USB, par WiFi pour permettre aux Africains d’accéder quand même aux articles de Wikipédia. On trouve ce principe également chez Wikimédia France et Framasoft, avec la clé USB FramaKey.
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