Dans les allées du MWC 2016, les montres connectées ont brillé par leur absence. Déjà la fin d’une mode ?

C’était il y a à 10 jours : nous mettions sur papier virtuel les tendances et gadgets qui, on le pensait, allaient faire du Mobile World Congress de Barcelone un événement très agréable à couvrir. Et notre premier souhait n’était ni absurde ni trop optimiste : nous souhaitions, enfin, voir des montres intelligentes moins nulles. Ces appareils qu’on nous attache au poignet à grand renfort de next big thing sont, aujourd’hui, au mieux moyens, au pire complètement nazes. Nazes au point que nous n’avons pas encore voulu écrire un guide d’achat sur Numerama, tant conseiller quoi que ce soit aujourd’hui est risqué.

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Si nous avions donc pensé que l’édition 2016 du salon des mobilités serait l’année de la maturité pour la montre connectée, quelle n’a pas été notre surprise quand nous avons compris à quel point l’objet brillait par son absence dans les allées. L’an passé, il y avait des montres connectées sur les stands de tous les grands constructeurs, les importateurs asiatiques s’en donnaient à cœur joie avec des modèles tous plus cheap les uns que les autres et on ne parlait véritablement que de ça.

Huawei, LG, Sony, Samsung… tous avaient quelque chose à montrer. Cette année, les montres connectées sont devenues des objets de seconde zone — quand elles n’ont pas tout simplement disparu. Même chez Qualcomm, les montres connectées équipées en Snapdragon étaient sous verre, comme si le géant du micro-processeur ne souhaitait pas qu’on touche à ces objets ingrats.

Fin d’une mode pour un objet dont on n’arrive pas à faire quelque chose d’utile ? Des soucis à vendre des produits aux clients qui ne marchent pas comme ils le devraient, que ce soit du côté du fitness, que du côté du sommeil et qui finissent par n’être que des centres de notifications déportés sur le poignet ? Pas vraiment, si on en croit les derniers chiffres de l’industrie, qui montre que le secteur est florissant et que les montres connectées sont de plus en plus achetées. Mais alors comment comparer la réalité des chiffres aux annonces faites par les constructeurs ?

montresonnectées

Il y a bien une raison qu’on peut comprendre au MWC en passant par exemple devant le stand de Guess et elle est toute simple à saisir : de plus en plus de montres classiques ont aujourd’hui des fonctions connectées et entrent donc dans la même catégorie que les gadgets tournant sous Android Wear ou d’autres systèmes d’exploitation. D’un côté, on trouve donc encore les horribles montres qui font 8mm d’épaisseur avec un écran d’un pouce impraticable au doigt et une autonomie de 7 heures quand on a de la chance. De l’autre, on trouve des montres fort classiques qui ont simplement intégré un module Bluetooth et quelques capteurs pour transmettre des informations simples à un smartphone.

Cette dernière catégorie a le mérite d’avoir compris comment se structurait le marché de la montre : il s’agit d’un objet de luxe inutile depuis que les gens sont équipés de smartphones. Si la montre n’est pas conçue comme un accessoire vestimentaire, exigeant des considérations de style, alors elle manque son premier — et quasi seul — usage. C’est pour cela que le Français Withings a préféré se passer d’un écran et présenter des montres connectées élégantes dont l’interface est déportée sur un smartphone. C’est pour cela aussi qu’un Apple a joué sur la communication autour de la mode (partenariats avec des boutiques et des marques de luxe, publicités dans les magazines lifestyle…) pour faire comprendre que sa Watch n’était pas un truc de geek — sans parvenir à véritablement convaincre.

La montre connectée de 2016 nous fait penser à la 3D des télévisions du début de la décennie

Et la montre qui a des fonctions connectées est devenue banale sans que les constructeurs trop techno-centrés s’en aperçoivent. Guess était au MWC pour présenter des modèles qu’on aurait pu prendre pour des montres classiques. Faites un tour sur le site d’une marque grand public comme Fossil et vous trouverez des modèles de montre-connectée-qui-ne-ressemble-pas-à-un-gadget-des-années-1980.

Au fond, la montre connectée de 2016 nous fait penser à la 3D des télévisions du début de la décennie : que vous n’en vouliez ou pas, c’était de série sur votre téléviseur. Mais aujourd’hui, la plupart des constructeurs de téléviseurs ont arrêté d’intégrer cette option qui ne plaisait pas à grand monde.

L’avenir pas si lointain nous dira si la connexion des montres prendra le même chemin.

 

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