YouTube a annoncé la création d’une équipe dédiée à minimiser les problèmes d’abus de suppressions de vidéos posés par ses outils automatisés de détection de contrefaçons.

Le retrait intempestif d’une vidéo à la suite d’une réclamation d’un ayant droit est un problème qui touche plus d’un vidéaste sur YouTube. Le cas typique implique bien souvent l’utilisation d’une bande sonore dans une vidéo. Les algorithmes de YouTube analysent le contenu et, dans bon nombre de cas, rendent inaccessible la vidéo s’ils croient avoir détecté des sons ou des images qui pourraient être protégés par des droits d’auteur. Dans d’autres cas, elle attribue les gains de la monétisation à d’autres ayants droit.

Mais le processus, automatique, est connu pour ses ratés. Ce qui agace de plus en plus les vidéastes, las de voir leurs productions éjectées sans crier gare et surtout sans de réelles explications. L’outil mis en place par Google pour satisfaire les ayants droit et par la même occasion les convaincre de mettre du contenu sur sa plateforme est en train de se mettre à dos, notamment des vidéastes renommés.

À force de confondre des séquences  originales ou libres de droit avec des contenus dont les droits sont détenus par des tiers, la plateforme met en péril son image de marque. D’autant que la plateforme ne vérifie pas systématiquement la réalité de la violation du droit d’auteur prétendument repérée par son « robocopyright », surnom donné à ses outils d’analyse.

Ce genre d’incidents juridiques embarrassent, à raison, les créateurs qui sont de plus en plus nombreux à se plaindre à Google. Le souci est soulevé dans les commentaires de la plateforme ou sur Twitter et les vidéastes se montrent virulents envers les technologies d’analyse de YouTube. Elles sont notamment jugées inadéquates et incontrôlables pour les créateurs.

YouTube réagit enfin

Une situation qui a fini par pousser l’équipe de YouTube à réagir, en ouvrant un sujet sur le Forum Google afin de montrer qu’elle est l’écoute, qu’elle promet de faire mieux et qu’elle est désolée de la situation.

« Salut, je suis Spencer,

Je suis un membre de l’équipe de contrôle de YouTube depuis 2008, et pendant cette période, j’ai vu à quel point vos remarques permettaient de rendre YouTube meilleur. Par exemple, lorsque j’ai commencé, nous n’avions pas de formulaire pour faire appel lors de suppression de vidéos.[…] Récemment, il y a eu beaucoup de commentaires à propos du renforcement de notre contrôle, des vidéos retirées en passant par l’arrêt de la monétisation de certaines chaînes.

Nous voulons vous faire savoir que nous surveillons la suppression de vidéos très scrupuleusement, et alors que nous n’avons pas vu de gros changements dans l’ensemble du rythme des suppressions, c’est  vrai que nous avons fait des erreurs. Pour cela nous sommes désolés. […] La bonne nouvelle étant que grâce à vos retours […] nous avons identifié le besoin de créer une équipé dédiée à la minimisation de ces erreurs. Et cela nous a encouragé à commencer de nouvelles initiatives dans les prochains mois qui vont renforcer notre communication avec les créateurs ».

En tentant de rassurer ses créateurs, YouTube tente de calmer la grogne de vidéastes amateurs qui sont aujourd’hui les premiers producteurs de richesse, tout en aménageant l’avenir. La filiale de Google rêver de concurrencer Netflix avec une plateforme de télévision payante. et doit pour ce faire montrer patte blanche auprès des producteurs de contenus, qui réclament toujours davantage de filtrage.

Celui-ci est par ailleurs prévu comme une obligation dans l’actuel projet de loi numérique, dont un article ajouté par les députés demande aux plateformes « la mise en œuvre de dispositifs techniques de reconnaissance automatisée de contenus » contrefaits. La guerre contre les robocopyrights ne fait que commencer.

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