Le développement des services de streaming, comme le Xbox Game Pass (Microsoft) ou GeForce Now (Nvidia), a donné des idées aux accessoiristes. Ces plateformes, qui permettent d’accéder à des jeux ambitieux n’importe où, ont besoins d’appareils physiques pour exister. Voilà pourquoi plusieurs compagnies se sont engouffrées dans la brèche, dans le sillage de Logitech avec la G Cloud. Cette dernière a désormais une concurrente : la Edge, conçue par Razer.
La Razer Edge est disponible depuis plusieurs mois aux États-Unis, mais elle vient tout juste de sortir en France. Attention, il ne s’agit pas d’une concurrente au Steam Deck de Valve ou au Rog Ally d’Asus. La Edge n’est pas un PC déguisé en console, mais bien un portail vers les services de streaming qui tourne sous Android. Son principal atout est arboré fièrement en façade : un écran AMOLED qui offre un confort visuel qu’on ne trouve pas (encore ?) ailleurs.
La Razer Edge n’est pas vraiment une console
C’est sans doute une question de sémantique, mais la Razer Edge n’est pas vraiment une console. En réalité, il y a un twist : dans le pack, la marque de gaming réunit une tablette Android surpuissante et une manette détachable, compatible avec n’importe quel appareil mobile pourvu d’un port USB. Une manette baptisée V2 Kishi Pro Controller, que Razer commercialise à part. L’ensemble coûte 499,99 €, contre 119,99 € pour l’accessoire seul. Pour 380 €, vous achetez donc une tablette aux caractéristiques assez impressionnantes.
Certains pourraient donc voir un positionnement étrange derrière ce Razer Edge : qui va dépenser autant dans un produit qui ne fait rien de plus que mon smartphone ? Cette question mérite d’être posée. Mais la réponse est difficile à trouver. Déjà, Razer offre le choix et n’impose pas la tablette. Ensuite, certains aimeront avoir des objets dédiés à certaines tâches, et vous soulagerez l’autonomie de votre smartphone en jouant sur le Razer Edge dans sa version complète. Seul hic ? Razer ne propose pas la version 5G en France.
Enfin, votre smartphone n’est peut-être pas pourvu d’un écran AMOLED FHD+ (2400 x 1080) de 6,8 pouces, rafraîchi à 144 Hz. C’est le principal atout de la Edge, qui s’appuie sur une technologie d’affichage de pointe pour séduire les utilisatrices et utilisateurs. Sur un marché où seule la Nintendo Switch est équipée d’un écran OLED, c’est un argument non négligeable. Noirs profonds, couleurs éclatantes, contrastes renversants, fluidité incroyable… Poser les yeux sur la Razer Edge, c’est l’adopter. Et, en face, la solution concurrente proposée par Logitech fait pâle figure — même si elle est moins chère.
Le Game Pass très à son aise
Quand on a une Raze Edge entre les mains, on a très vite envie de lancer un jeu accessible en streaming depuis le Xbox Game Pass. On a essayé Forza Horizon 5, Ori and the Blind Forest, FIFA 23 ou encore Starfield : avec une bonne connexion internet, l’expérience est excellente. On déplorera seulement l’écran rogné de chaque côté — ce qui réduit la surface d’affichage. Bien évidemment, les conditions de jeu dépendront de votre bande passante : si elle se révèle juste, l’expérience pourra vraiment être dégradée, voire injouable. Notez que la Razer Edge, compatible Wi-Fi 6E, a accès à la fonctionnalité Remote Play de la PlayStation 5, que Sony compte « commercialiser » avec son PlayStation Portal.
La Razer Edge est par ailleurs équipée d’une puce Qualcomm Snapdragon G3x, dont les performances sont plus qu’honorables (elles sont un peu en dessous d’un Samsung Galaxy S23 Ultra, le top du top en 2023). Cette caractéristique lui permet de faire tourner les jeux vidéo disponibles sur le Play Store sans sourciller, et d’être à son aise pendant plusieurs années. Couplé à la polyvalence de l’écosystème Android, ce processeur permet d’avoir accès à de multiples moyens de se divertir (même s’il faut parfois mettre les mains dans le cambouis pour la compatibilité avec une manette).
YouTube, Disney+, MyCanal, Netflix… Toutes les applications populaires sont disponibles, même si l’écran de 6,8 pouces pourra paraître étroit dans certains cas. À titre de comparaison, le plus petit des iPad arbore une dalle de 8,3 pouces. Pour regarder un gros blockbuster, ce n’est pas forcément le meilleur appareil. En revanche, pour lire un livre numérique au format portrait, c’est top.
Sur le terrain de l’ergonomie, il faut bien reconnaître que la manette Kishi V2 est très convaincante. Pensée pour s’adapter à un maximum de taille de smartphone (grâce à un pont extensible), elle reprend la disposition des touches Xbox, avec des sticks asymétriques. On apprécie plus particulièrement le petit clic produit par les boutons principaux quand on appuie dessus, tandis que la croix directionnelle est rassurante. Les sticks répondent bien, tout comme les gâchettes — malgré leur petite taille.
Le placement des deux raccourcis à programmer, derrière les boutons de tranches, fera sans doute débat. Bon point pour les captures : il y a un bouton qui permet de les réaliser en un clic. Razer a aussi travaillé le design, premium et pourvu d’un grip à l’arrière pour accrocher les paumes. Si la tablette Edge est perfectible sur certains points, la Kishi V2 est vraiment un sans-faute.
Terminons par le point autonomie, toujours important quand on parle d’un produit pensé pour être emmené avec soi. Razer promet dix heures de streaming, grâce à une batterie de 5 000 mAh. En streaming vidéo, elle peut les tenir aisément et le gaming dépendra des paramètres sélectionnés (luminosité, notamment).
Le verdict
On a aimé
- Un écran AMOLED d’excellente facture
- Quasi parfaite pour jouer aux jeux du Xbox Game Pass
- L’ergonomie de la manette Kishi V2
On a moins aimé
- Dépendante de la connexion internet (pour le jeu vidéo en streaming)
- Zone d’affichage réduite avec les jeux du Xbox Game Pass
- Pas de version 5G en France
+ rapide, + pratique, + exclusif
Zéro publicité, fonctions avancées de lecture, articles résumés par l'I.A, contenus exclusifs et plus encore.
Découvrez les nombreux avantages de Numerama+.
Vous avez lu 0 articles sur Numerama ce mois-ci
Tout le monde n'a pas les moyens de payer pour l'information.
C'est pourquoi nous maintenons notre journalisme ouvert à tous.
Mais si vous le pouvez,
voici trois bonnes raisons de soutenir notre travail :
- 1 Numerama+ contribue à offrir une expérience gratuite à tous les lecteurs de Numerama.
- 2 Vous profiterez d'une lecture sans publicité, de nombreuses fonctions avancées de lecture et des contenus exclusifs.
- 3 Aider Numerama dans sa mission : comprendre le présent pour anticiper l'avenir.
Si vous croyez en un web gratuit et à une information de qualité accessible au plus grand nombre, rejoignez Numerama+.
Si vous avez aimé cet article, vous aimerez les suivants : ne les manquez pas en vous abonnant à Numerama sur Google News.