Vous êtes de ceux qui aimez renseigner les adresses pointant vers vos autres profils dans les options des services que vous utilisez, de manière à ce que vos contacts puissent vous retrouver facilement ailleurs ? Encore faut-il que vous puissiez le faire ! En effet, certaines plateformes ne veulent pas que vous indiquiez le moindre lien vers la concurrence. C’est le cas d’Instagram et de WhatsApp.
Sur les deux applications, il a en effet été constaté que le champ réservé à l’URL dans la page du profil ne peut plus recevoir des adresses pointant vers des services concurrents, en l’occurrence Snapchat et Telegram. Lorsque l’utilisateur tente quand même de taper une URL et de la valider, il voit apparaître une indication selon laquelle ce n’est pas possible.
« Les liens invitant les personnes à vous ajouter sur un autre service ne sont pas pris en charge sur Instagram », est-il marqué. Comprendre : nous ne voulons pas que vous puissiez dire à vos proches que vous avez une activité ailleurs, car vous pourriez être tenté de ne plus utiliser notre service. Sinon, pour quel autre motif la plateforme de partage de photos et de vidéos refuserait-elle ces URL ?
Bien sûr, la modification a été publiquement dénoncée par Telegram, qui a taxé Facebook, le propriétaire d’Instagram et de WhatsApp, « d’hypocrisie ». De son côté, Snapchat a aussi évoqué cette situation sur Twitter, mais de façon plus discrète : l’application de messagerie instantanée s’est contentée de relayer le message d’un autre utilisateur sur le site de micro blogging.
Interrogé à ce sujet par Techcrunch, un porte-parole d’Instagram a déclaré que le service a « retiré la possibilité d’inclure des liens ‘ajoutez-moi’ dans les pages de profil sur Instagram. Cette utilisation était rare et ne correspondait pas à la façon dont l’utilisation de notre plateforme a été conçue. D’autres types de liens sont toujours autorisés ». Des liens qui, de toute évidence, ne font pas vraiment concurrence à Instagram et WhatsApp.
En effet, les adresses menant vers des sites web classiques, des blogs, des chaînes YouTube, des comptes Twitter, des pages iTunes et des profils Facebook ne sont pas affectés.
Dans ces conditions, il apparaît que cette mesure vise spécifiquement ces deux services, qui connaissent une excellente dynamique : fin février, Telegram revendiquait 100 millions d’utilisateurs mensuels, tandis que Snapchat atteint un nombre considérable de vidéos par jour : plus de huit milliards ! Faut-il, dès lors, y voir une tentative de freiner cette progression, en tentant de les discriminer ?
Une mesure qui ressemble à une tentative de perturber la croissance de Snapchat et de Telegram.
Il est déjà arrivé que les gérants de certaines plateformes décident de rejeter les liens menant vers des sites controversés. On pense par exemple à Microsoft, qui a interdit puis rétabli les liens The Pirate Bay dans Windows Live Messenger, au motif que des contenus malveillants se trouvaient sur la plateforme. Idem pour Twitter, qui a ciblé pour sa part les liens de KickAss.
Face à cette mesure, les internautes qui voudraient quand même mettre les liens qu’ils veulent dans ce champ peuvent passer par des services web de réduction d’URL comme TinyURL ou Bit.ly pour tenter de contourner le filtrage. Seul problème, un lien raccourci ne permet pas de savoir à l’avance vers où il pointe. Outre son caractère peu engageant, il est susceptible de mener vers une page vérolée.
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