Un rapport du Bureau d’enquêtes et d’analyses (BEA) a révélé hier qu’une collision a été évitée de justesse le 19 février dernier entre un drone et un Airbus A320. L’avion de ligne en provenance de Barcelone amorçait son approche de l’aéroport Paris Charles de Gaulle à une vitesse de 400 km/h, quand le copilote a aperçu l’aéronef non habité. Celui-ci a déconnecté le pilotage automatique pour redresser légèrement l’appareil et a informé le commandant de bord. Si l’atterrissage s’est passé sans encombre, le pilote a estimé que le drone est passé à moins de cinq mètres sous l’aile gauche de l’A320.
Le BEA a ouvert une enquête concernant « l’indicent grave » qui aurait pu avoir des conséquences désastreuses si le drone était rentré dans un des moteurs de l’avion. L’enquête devra entre autres essayer de comprendre ce que faisait ce drone à plus de 1 500 mètres d’altitude, alors que les règles d’usages écrites par la Direction générale de l’Aviation civile stipulent que les drones de loisirs ne doivent pas dépasser la barre des 150 mètres et sont interdits en agglomération. Il faut également découvrir s’il s’agit d’un appareil haut de gamme, ou d’un drone commercial débridé pour voler plus haut que la limite imposée électroniquement.
Les drones de loisirs sont déjà sous le giron des autorités à la suite du survol de zones strictement surveillées comme les centrales nucléaires et de l’Élysée, dans le climat tendu qui a suivi les attentats du 13 novembre dernier. Cette nouvelle risque donc de cristalliser encore un peu plus les appréhensions des institutions et des consommateurs sur ce marché croissant.
Des incidents fréquents
Ce genre d’incident est d’autant plus inquiétant qu’il n’est pas isolé : 921 incidents ont été comptabilisés aux États-Unis de décembre 2013 à septembre 2015 dont trente-six graves. On peut aussi noter vingt-trois rapprochements dangereux au Royaume-Uni ces six derniers mois : autant de données qui affolent aujourd’hui l’aviation civile et les pilotes. Les experts s’inquiètent des dangers que représente la multiplication de ces petites machines, surtout à une époque où des entreprises comme Google et Amazon prévoient de les utiliser pour livrer des colis.
En soi, les drones vendus dans le commerce sont petits et ne présentent que peu de danger de faire tomber un immense avion de ligne. Mais à grande vitesse, les conséquences pourraient être désastreuses : un drone pourrait par exemple fissurer un pare-brise ou encore endommager un moteur d’avion. Et contrairement aux pauvres oiseaux — qui comptent rien que pour les États-Unis pour pas moins de 150 000 collisions depuis 1990 — les drones contiennent des batteries au lithium qui peuvent s’enflammer. Qui plus est, certains n’écartent pas la possibilité que les ondes radios utilisées pour contrôler les drones puissent interférer avec les systèmes de contrôle aérien.
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