Les réseaux sociaux sont aussi des cimetières. On ne le réalise pas encore assez, mais tous les souvenirs les plus vains que l’on cumule dans nos profils Facebook ou sur nos timelines Twitter, tous nos messages pour la plupart inconséquents que l’on publie pour des amis que l’on oubliera demain, ne finiront pas en cendres et poussières lorsque notre corps cessera de respirer. Et si Facebook perdure il arrivera fatalement un jour où le réseau social sera peuplé de plus de morts que de vivants.
Or la date peut être projetée en utilisant l’âge moyen des utilisateurs de Facebook, l’espérance de vie, et la croissance du réseau social. Ainsi Hachem Sadikki, un doctorant de l’université du Massachussets, s’est amusé à calculer que Facebook aura davantage de comptes de membres décédés que de membres vivants d’ici 2098. C’est en tout cas ce que rapporte le Daily Mail, qui note par ailleurs que selon The Digital Beyond, 972 000 Américains inscrits sur Facebook mourront dès cette année. Vivifiant.
Actuellement, Facebook conserve l’intégralité des données et des comptes des morts et, faute d’instructions contraires, transforme le compte en mémorial lorsqu’il a connaissance du décès. Il peut aussi désactiver le profil si les légataires le demandent.
En France, la question des données après la mort est désormais prise en compte par les pouvoirs publics. Ainsi le projet de loi numérique d’Axelle Lemaire intègre un article qui donnera la possibilité d’établir un testament pour ses données numériques, en l’absence duquel les données resteront exploitables par les réseaux sociaux qui les collectent.
Des « directives générales » pourront être déposées auprès d’un tiers de confiance, ou des « directives particulières » pourront viser chacun des services en ligne spécifiques. Celles-ci pourront être obtenues par les services eux-mêmes, mais ils devront s’assurer du consentement explicite de la personne si elle choisit de laisser à la plateforme la possibilité de faire ce que bon lui semble des données qu’elle sauvegarde.
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