Quinze personnalités pour aider la France à ajuster sa stratégie nationale sur l’intelligence artificielle. Telle est la mission confiée au tout nouveau « comité de l’IA », inauguré le 19 septembre par la Première ministre Élisabeth Borne, à Matignon. Des spécialistes siègent dans cette nouvelle instance, mais aussi des profils plus variés, venant du monde économique ou culturel.
« L’IA va profondément changer nos sociétés. À la fois prometteuse et source de questionnements, il est primordial d’anticiper ses enjeux pour veiller à notre souveraineté et protéger nos concitoyens. C’est la raison d’être du comité IA », a déclaré Élisabeth Borne en lançant cette instance sur laquelle le gouvernement entend s’appuyer.
Et sur ce terrain, l’exécutif attend des propositions concrètes très rapidement : un premier travail devra être rendu dans six mois au plus tard, afin d’adapter la stratégie française. En particulier, le comité est attendu sur la question de la formation, la régulation du secteur, la lutte contre les dérives et sur la capacité de la France à innover dans un milieu très concurrentiel.
Yann Le Cun, Luc Julia, Joëlle Barral…
Pour éclairer le gouvernement, le comité pourra s’appuyer sur des personnalités reconnues de l’intelligence artificielle. On trouve notamment Yann Le Cun, patron de l’IA chez Meta (Facebook), et un des pères de la technique dite de l’apprentissage profond (deep learning), mais aussi Luc Julia, créateur de Siri et directeur scientifique de Renault.
Joëlle Barral, directrice de la recherche chez DeepMind, l’une des divisions de Google en IA, est aussi de la partie, tout comme Arthur Mensch, polytechnicien et ex-DeepMind. Il dirige aujourd’hui la startup Mistral AI. Nozha Boujemaa, Isabelle Ryl et Gaël Varoquaux figurent aussi parmi les experts de l’IA contactés pour aider Paris à y voir plus clair.
Au-delà de ces profils très spécialisés, le comité inclut des personnalités à la fois plus tech et plus politique, à l’image de Cédric O, devenu consultant après avoir été secrétaire d’État au numérique, ainsi que Gilles Babinet, le coprésident du Conseil national du numérique, et conseiller en numérique pour la Commission européenne et le gouvernement.
On compte un économiste spécialisé dans l’innovation, Philippe Aghion, une experte dans la propriété littéraire et artistique, Alexandra Bensamoun, une représentante de la CFDT, Franca Salis-Madinier. Anne Bouverot (présidente du conseil d’administration de l’ENS), Martin Tisné (cofondateur de l’OGP) et Bernard Charlès (DG de Dassault Systèmes) complètent ce comité.
500 millions d’euros annoncés en juin
La mise en place de cette structure survient quelques mois après l’annonce, par Emmanuel Macron, d’un plan de 500 millions d’euros dans le cadre du programme France 2030. Par le passé, le chef de l’État s’était déjà engagé à flécher 1,5 milliard d’euros pour développer l’intelligence artificielle en France. C’était en 2018, et à l’époque, il n’était pas encore question d’IA générative.
L’irruption des outils comme ChatGPT pour l’écrit et Midjourney ou DALL-E pour le dessin a changé le paysage, et soulevé de nouvelles problématiques, à grande vitesse. Ces systèmes ont été décrits comme les fossoyeurs de nombreux métiers (d’autres ne sont toutefois pas aussi alarmistes), mais aussi comme une révolution dont on effleure à peine la surface.
L’enveloppe de 500 millions d’euros, financée par France 2030, doit « soutenir les acteurs de l’IA », en consolidant les pôles nationaux de formation et de recherche d’excellence et « leur conférer une envergure de leaders européens et internationaux, avec l’objectif de massifier le nombre de spécialistes de l’intelligence artificielle en France à horizon 2030. »
C’est dans ce cadre que le comité est donc invité à réfléchir, pour « faire de la France un pays à la pointe de la révolution de l’intelligence artificielle », selon l’exécutif. Le plan France 2030 souhaite en particulier faire émerger jusqu’à une dizaine de pôles de classe mondiale, mais aussi aider les entreprises à adopter l’IA, en déployant des supercalculateurs et des bases de données.
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