Aussi étonnant que cela puisse paraitre, la lutte contre le piratage s’avère être un business particulièrement lucratif pour les ayants droit et les firmes spécialisées dans la traque des internautes. D’ailleurs à l’heure actuelle, cette activité est tout simplement beaucoup plus rentable que la simple vente de musique ou de films. En effet, certaines sociétés ont estimé que les ayants droit peuvent gagner jusqu’à 150 fois plus d’argent grâce au téléchargement illégal.
Comment ? En s’appuyant sur la peur d’un procès long, coûteux et dont l’issue est incertaine. Il suffit de voir les exemples de Joel Tenenbaum ou Jammie Thomas, deux Américains qui ont perdu chacun leur procès et qui font désormais face à des amendes très importantes. Il suffit que les ayants droit envoient systématiquement des e-mails d’avertissement tout en réclamant une somme « raisonnable » (par exemple 450 euros de dédommagement par fichier piraté) pour qu’à moment ou à un autre, certains internautes se résignent à payer pour avoir la paix et ne pas s’attirer les foudres des industries culturelles.
Et cela fonctionne même si le taux de retours positifs est assez faible. Comme nous l’expliquions alors, « en partant du principe qu’une organisation anti-piratage peut traquer 5 000 internautes par mois et en considérant que 25 % d’entre vont payer 450 euros (90 euros allant aux ayants droit, le reste étant destiné aux sociétés de lutte contre le piratage pour couvrir différents frais), il faudrait que l’industrie du disque écoule environ 150 000 titres pour arriver peu ou prou à la même rentabilité« .
Mais si cette activité est une chose, qu’en est-il lorsque ce sont des particuliers qui se lancent dans ce business ? Selon Torrentfreak, un analyste de 37 ans, employé par l’Université de Géorgie (États-Unis), a profité de cette peur pour extorquer de l’argent à une étudiante contre la vague promesse de ne rien dire à personne. Celui-ci a en effet profité de sa fonction (il est notamment en charge de transmettre les e-mails d’avertissement aux étudiants et au personnel de l’établissement) pour essayer de prendre une petite commission au passage.
Selon le responsable de la sécurité du campus, Jimmy Willamson, l’employé aurait « proposé de régler cette situation contre de l’argent« . Si la jeune femme avait accepté, il n’aurait alors pas alerté l’établissement, lui évitant ainsi de subir une quelconque sanction disciplinaire. Mais sans doute avait-il oublié que les étudiants sont notoirement connus pour être toujours sans le sous… N’ayant ni l’envie ni les moyens de satisfaire le chantage de l’employé, la jeune femme a donc préféré prévenir la police.
La police estime d’ailleurs que l’analyste n’en est pas à son premier coup d’essai. « Nous avons des informations qui nous laissent croire que cet employé a extorqué d’autres élèves » a réagi Jimmy Willamson. Il va sans dire que l’employé a été licencié par l’université.
(Image sous licence Creative Commons)
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