Les experts la prédisent disponible pour tous d’ici 2030, mais dès aujourd’hui des modèles de voitures autonomes de test commencent à prendre la route et des dizaines de projets ont vu le jour. Point d’étape, constructeur par constructeur.

Tesla, Google, deux noms dont nous parlons souvent. Pourtant ils ne représentent pas l’alpha et l’oméga de la voiture autonome sur le marché : Chinois, Européens et Américains sont tous dans la course pour fournir les plus early-adopters des conducteurs. Avec des stratégies parfois divergentes. Chez Tesla, nous sommes dans la performance et le test de terrain ; chez Google, dans le perfectionnement de l’intelligence artificielle ; chez BMW, dans un futur idéal aux allures un peu kitsch. Tous avec leur expertise respective se battent pour mettre sur nos routes la voiture qui nous conduira.

Tour d’horizon d’un marché futuriste et qui brasse déjà des millions et anime les esprits.

les constructeurs européens

L’Europe se scinde en deux à propos des voitures autonomes. D’une part, on trouve nos constructeurs français, qui ne s’engagent que très peu et de l’autre, les constructeurs allemands et scandinaves, qui n’ont aucune envie de rater la révolution tout en se passant d’annonces fracassantes.

Renault prend son temps

Renault-Nissan prend du temps et surtout des pincettes pour aborder le sujet de la voiture autonome. Le constructeur ne croit pas encore à la conduite entièrement automatique. Espérons que cela ne lui porte pas préjudice plus tard.

PSA ne compte pas prendre de l’avance

Chez Peugeot on se fait aussi assez discret sur les voitures autonomes. Pourtant, aucun groupe ne souhaite rater un virage qui pourrait lui être fatal. Ainsi, chez le Français, on annonce des voitures autonomes aux alentours de 2020, se laissant ainsi autant de temps que Renault. À la différence près que Peugeot a déjà lancé une voiture à travers la France, médiatisant un trajet Paris-Bordeaux avec une voiture conduite par un robot.

BMW, drôle de futur

La qualité allemande, elle, a une certaine idée de l’innovation à défendre. À grands renforts de concept-cars hallucinants, BMW se veut à la pointe de l’évolution. Encore faut-il savoir si l’essentiel de l’innovation est une voiture aux allures de fusée ou une intelligence artificielle à toutes épreuves ? En tout cas, la Vision Next 100 est audacieuse, même si on ne sait pas si elle sortira un jour des salons…

Volvo, la sécurité d’abord

C’est bien plus sur le terrain de l’intelligence artificielle que le discret constructeur suédois avance ses pions. Atout sécurité pour le constructeur, la voiture autonome efface la marge d’erreur humaine et rétablit la sécurité sur les routes. En tout cas, Volvo fait bien de soulever le sujet, car pour le moment, l’accident fait encore parti des bugs de l’intelligence artificielle…

Le constructeur suédois compte intégrer une technologie d’IA reliée à un cloud détaillant en temps réel les conditions de conduite sur les routes empruntées, comme l’illustrent les documents industriels de la marque.

Volvo est en phase de test pour ses voitures sans conducteur et prévoit de faire circuler, en 2017, une centaine de voitures autonomes en Suède avant de réaliser le même type de test en Chine à une date non définie.

Les constructeurs américains

Les historiques constructeurs automobiles américains ont comme meilleur allié la puissance de la Silicon Valley. Partenariat, co-projet : chez les constructeurs U.S., la peur de la nouveauté n’existe pas.

General Motors, Lyft ou rien

General Motors, illustre constructeur qui a subi de nombreuses crises, ne compte pas cette fois laisser l’innovation le prendre de court. De son partenariat avec le géant Lyft, premier concurrent d’Uber, à son travail avec Google, General Motors est en embuscade. Et compte bien profiter de son immense parc automobile déjà en circulation pour collecter suffisamment de données pour peaufiner les algorithmes servant à autonomiser la conduite. Une arme redoutable sur un marché où les situations réelles ne remplaceront jamais les simulations.

Ford + Google = ?

Ford, l’historique concurrent américain de General Motors, a été choisi par Mountain View pour faire plusieurs tests de la voiture autonome made in Google. Avec d’autres constructeurs, il profite donc de la technologie du géant de la Silicon Valley en prenant part aux premiers véritables tests de terrain. Avec quelques milliers kilomètres parcourus ensemble, le couple semble avoir de beaux jours devant lui.

Côté innovation maison, Ford a annoncé plus de choses du côté de la conduite assistée par des wearables ou de l’électrification de sa gamme que sur l’autonomie des véhicules. Ce serait pourtant une erreur de laisser la Silicon Valley seule maîtresse du mouvement.

Tesla, la séduisante berline autonome

Tesla n’est pas un nom qui résonne dans l’histoire de l’industrie automobile, mais son ascension récente a fait de l’entreprise d’Elon Musk un pilier de l’innovation. Et Tesla ne fait pas les choses à moitié quand il est question de voiture autonome : son pilotage automatique est déjà disponible si vous avez les moyens de vous payer une Model S ou une Model X. Nous avons eu la chance de faire quelques kilomètres avec la belle et il faut reconnaître que l’engin à quatre roues est bluffant.

La chine ne compte pas rater le virage

Si la voiture chinoise demeure encore loin dans nos esprits, la Silicon Valley de Shenzhen ne laisse personne indifférent. Et à raison, car la Chine y loge notamment son Google national : Baidu. Et ne pensez pas que Baidu n’est qu’un copycat de Mountain View : elle est l’une des entreprises les plus innovantes en recherche et innovation. Et remporte à ce sujet de nombreux prix face à Google et d’autres.

Baidu, sino-intelligence-artificielle

Baidu se fixe de nombreux objectifs pour rentrer dans la vie quotidienne de millions de Chinois et les voitures, et bus, autonomes en font partie. Gardons un œil attentif sur les progrès de cette entreprise : cela ne serait pas étonnant que, comme sur d’autres secteurs impliquant la haute technologie, la démocratisation de la voiture autonome par des prix cassés vienne de Chine.

les géants du web

Finalement, ce sont eux les pionniers. Si les géants du web rencontrent aujourd’hui les routes, ce n’est pas à cause d’une passion éphémère pour la mécanique, mais bien parce qu’ils sont les porteurs de la prochaine révolution du transport grâce aux intelligences artificielles d’assistance à la conduite qu’ils développent depuis maintenant fort longtemps.

Taxi Driver 2.0 : Uber et Lyft

Cela n’aura échappé à personne : le mouvement final de l’uberisation au sens strict du terme, c’est l’emploi d’une main d’œuvre robotisée. Et c’est bien pour cela que Uber et Lyft, imagine une voiture autonome as a service : la location instantanée de « taxis-robots » se mettant à disposition des clients devrait renverser une certaine idée du transport urbain.

Une guerre s’installe entre les deux services, à coup d’annonces et de partenariats : la guerre froide du VTC a déjà commencé. Avec d’un côté Lyft et General Motors, comme nous l’indiquions précédemment et Uber, plus solitaire dans sa conquête de l’IA, qui travaille sur ses propres plans et approche des spécialistes pour booster son arrivée sur le marché du taxi-robot. C’est l’un de ses principaux investissements en R&D.

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Livreurs à grande vitesse, le business d’Amazon

Il ne faut pas oublier ces géants, qui comme Amazon, ont beaucoup à tirer dans l’accélération des transports notamment en matière de livraisons. Google se rêve à livrer des produits frais, Amazon à rendre les commandes ultra-rapides : les robots-livreurs en sont un rouage essentiel, qu’ils soient des véhicules terrestres ou des drones.

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Attention, pomme à bord

Apple se fait très discret, comme souvent, sur ses projets de voiture autonome. Nous ne  pouvons qu’espérer que la société ne finisse par prendre du retard, sur un sujet où on la voit déjà peu. Apple peut-il encore surprendre ? Après avoir débauché des ingénieurs de Tesla, son engagement dans la voiture autonome nous parait en tout cas décisif.

Google, leader de l’ombre

Il n’y a peut-être pas un seul constructeur qui soit aussi avancé que Google sur la question. Le géant a pris la voiture autonome très au sérieux, en faisant du sujet un des piliers de son laboratoire Google X, devenu X récemment. En ayant d’un côté un prototype de voiture autonome fonctionnel et de l’autre, une bonne dose d’expertise sur le logiciel qui pourrait équiper des constructeurs partenaires, Google joue sur tous les terrains.

L’entreprise compte d’ailleurs sauter la case de la semi-autonomie, jugée trop dangereuse : pour Google, la voiture autonome n’existera que si elle peut gérer un trajet entièrement seule. Même si Mountain View se fait discret sur la sortie des premiers modèles vraiment utilisables pour le grand public, l’entreprise joue un rôle crucial pour la technologie.

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