Avec Snocap, le créateur de Napster espère réconcilier l’industrie du disque et l’industrie du P2P. Un partenariat en ce sens a déjà été amorcé avec Sony-BMG, et l’on apprend aujourd’hui que Universal a également signé avec la société de Shawn Fanning. Mais derrière ces arrangements se cache une honteuse volonté de se servir des victimes du cartel des majors pour des fins marketing.

Shawn Fanning a tiré les leçons du défunt Napster et sa technologie Snocap sera aimée de l’industrie du disque ou ne sera pas. A l’image de ce que réalise déjà Audible Magic, Snocap permet d’identifier à la volée les morceaux de musique échangés sur les réseaux P2P ou par tout autre moyen de communication sur Internet. En intégrant la technologie à leurs systèmes, les éditeurs tels que Grokster (le premier à s’être montré intéressé) peuvent ainsi contrôler la distribution des fichiers MP3 et empêcher leur téléchargement tout en proposant l’achat de versions autorisées, DRMisées.

Le projet Mashboxx de Wayne Rosso, l’ancien président de Grokster et de Optisoft (Blubster, Piolet, RockitNet) sera selon toute vraissemblance le premier à sortir avec la technologie de Shawn Fanning. Rosso serait en encore discussion avec Sony-BMG, tandis que Snocap aurait conclu un accord avec Universal Music Group pour obtenir des licences de l’ensemble de leur catalogue. Mis ensemble, Sony-BMG et Universal représentent environ la moitié de la musique vendue dans le monde.

Mais au delà de ces tentatives de faire du P2P une plateforme de vente de musique à part entière (ce que l’ensemble des observateurs ont conseillé depuis cinq ans), l’embrassade du P2P par les majors a quelque chose de profondément cynique.

« Des représentants du disque disent qu’ils sont aussi intéressés par une fonctionnalité qui traquera sur les réseaux peer-to-peer les demandes de chansons qui n’ont pas encore fait l’objet d’une licence pour la distribution numérique« , indique John Borland sur CNet. « Cela les aidera à aller voir dans leurs archives et à trouver les chansons qui sont épuisées que les gens pourraient vouloir en ligne, a indiqué un représentant« .

L’industrie du disque se sert donc ouvertement des échanges de musique sur les réseaux P2P pour affiner sa connaissance du marché et améliorer ses chiffres d’affaires, mais porte plainte parallèlement contre ceux qui partagent cette même musique indisponible sur les plateformes légales !

Il faudra que tout cela cesse un jour.

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