Les canaux de distribution étant totalement décentralisés, la musique étant totalement dématérialisée, et les coûts de promotion largement diminués, le rôle des maisons de production s’évanoui à mesure que l’Internet prend de l’ampleur. Les DRM et autres mesures techniques de protection ne sont rien d’autres que des tentatives d’entretenir le monopole des majors dans un circuit culturel qu’elles maîtrisaient de bout en bout.
Mais ce sont des tentatives vaines. Le développement toujours croissant des plateformes de partage de fichiers P2P, l’arrivée au sein du grand public des webradios amateurs, et la montée de la musique indépendante et gratuite sont autant de signes que l’industrie du disque est sur son déclin.
C’est à une métamorphose qu’elle doit opérer. D’une industrie de biens, elle doit passer à une industrie de services.
Ces services restent à inventer, mais nous en voyons déjà quelques pistes. Toutes vont dans le même sens : communiquer un maximum avec l’internaute. Sony Music USA a ainsi lancé une chaîne RSS sur son site officiel, qui permet de se tenir au courant de l’actualité d’artistes tels que Beyonce, Korn ou Cypress Hill. Sony reprend ainsi les principes des technologies « push » qui faisaient la une des journaux à la fin des années 1990, avec l’explosion des newsletters personnalisées.
Seuls onze artistes sont présents pour l’instant et les soit-disant flux RSS ressemblent à tout sauf à du RSS, mais l’initiative reste intéressante dans son principe. A l’image du podcasting, les producteurs pourraient choisir d’intégrer dans les flux des images, des extraits sonores ou même des vidéos, qui seront automatiquement transférées sur les appareils portables des fans. Un tel service pourrait demain être rendu payant, ou financé par des publicitaires. Lorsque l’on regarde le prix et le succès des sonneries de téléphones portables, il n’y a aucune raison qu’un tel service ne séduise pas les consommateurs…
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