Chauffer le bassin d’une piscine, ça coûte cher, et ce n’est pas très écologique. Refroidir un datacenter, ça coûte cher, et ce n’est pas très écologique. De là à utiliser la chaleur de l’un pour chauffer l’autre, il n’y avait qu’un pas, que la piscine de la Butte aux Cailles a franchi.

Les fermes de serveurs reviennent assez fréquemment dans les discussions sur l’écologie. L’usage croissant du web, la démocratisation du cloud et du streaming de jeux et de vidéos en haute définition a démultiplié l’impact des centres de données, qui comptabilisent maintenant pour environ 3 % de la consommation énergétique mondiale. Les gros datacenters peuvent dépasser les 100 mégawatts et rien qu’en Ile-de-France, il y en 42, qui consomment à eux seuls autant que plusieurs petites villes.

Aujourd’hui, il n’est pas possible de remettre en question l’utilité des datacenters qui stockent la quasi-totalité de la mémoire du web, et sont indispensables à l’économie numérique et au développement de l’Internet tel qu’on le connait.

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Ça chauffe !

Des datacenter plus vertueux

Et si on pouvait utiliser la chaleur produite par les serveurs des datacenters pour répondre à nos besoins de chauffage ? L’idée n’est pas nouvelle, et certaines entreprises se sont même spécialisées dans le datacenter vertueux. C’est le cas de la startup Stimergy qui a signé un partenariat avec la piscine de la Butte aux Cailles située dans le 13e arrondissement de Paris pour installer des serveurs dans ses sous-sols.

La puissance de calcul servira à dégager une partie de la chaleur, qui sera convertie par une chaudière spéciale pour chauffer partiellement un des bassins de la piscine. Deux autres bassins, et les chauffages de l’installation, continueront quant à eux d’être chauffés par l’installation traditionnelle reliée au chauffage urbain.

L’entreprise iséroise n’en est pas à son coup d’essai : elle chauffe déjà vingt logements sociaux grenoblois ainsi que l’eau des sanitaires d’un gymnase de l’université lyonnaise Jean-Moulin. Le projet devrait permettre à la ville de faire des économies dans la mesure où, même si la chaleur produite sera achetée à Stimergy, la société devra payer un loyer pour occuper les locaux. Mais la véritable économie est plus écologique que financière : chaque année, l’installation devrait permettre d’économiser l’équivalent de 45 tonnes de CO2.

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