Le SXSW a donné l’occasion à Humanoid Robotics de présenter Sophia, l’humanoïde le plus abouti et le plus humain de tous les robots.

C’est assez commun de cauchemarder sur les robots humanoïdes, ces machineries à l’apparence humaine. Pouvons-nous les aimer ? Ont-ils des droits ? Peuvent-ils se retourner contre l’humanité ? Des questions qui jusque là n’appartenaient qu’à la science-fiction, et que Google a préféré fuir en mettant Boston Robotics en vente avant que le débat ne devienne insoutenable.

Sophia n’a pas d’âme, elle a une IA

Pourra-t-on toujours distinguer l’homme de la machine ? Non, selon David Hanson, fondateur de Humanoid Robotics, une entreprise dont l’expertise est la construction d’intelligences artificielles mises au cœur d’une interface bipède proche de l’humanité. Entre le fantasme et le prototype, Sophia, présentée au SXSW est censée s’inspirer à la fois d’Audrey Hepburn et de la femme du créateur. Sa beauté troublante est assurée par une peau d’une matière proche du silicone, censée visuellement répliquer notre épiderme. Le moins qu’on puisse dire, c’est que cette statue de cire animée est toutefois encore loin de se mêler à une foule, incognito.

Sous cette étrange peau, c’est néanmoins une technologie pointue qui tente d’agiter les muscles faciaux de Sophia, pour la faire, rire, pleurer et être en colère. Sophia possède deux belles caméras à la place de ses globes oculaires, ce qui lui permet de vous reconnaître et de soutenir votre regard. Terrifiant.

 

Sophia n’a pas d’âme, elle a une IA nommée Character Engine AI, un logiciel donnant à la machine sa « personnalité ». Une personnalité qu’elle utilise pour prendre la parole et participer à des conversations puisqu’elle intègre un moteur de reconnaissance vocale.

Selon Humanoid Robotics, il faut un panel de 62 émotions pour couvrir une âme humaine et ses tourments. Chacune de ces émotions est reproduite par le visage et le corps du robot qui se contorsionne pour jouer des expressions qui sont plus proches de l’emojis que d’une grande humanité. Mais soit, ce n’est que le début d’une longue course vers l’humanité pour les robots. Et effectivement, Hanson, le créateur de Sophia, veut parier que bientôt nous ne saurons plus qui est robot et qui est chair. Drôle de défi qui n’est pas encore tout à fait accompli par cet exemplaire.

Hanson, le créateur de Sophia, veut parier que bientôt nous ne saurons plus qui est robot et qui est chair

Son principal vecteur pour entrer sur le marché est d’accompagner les enfants et les êtres les plus fragiles dans des moments difficiles, comme la maladie. En somme, aider les humains à traverses diverses épreuves nécessitant un auxiliaire disposant d’une capacité affective.

Toutefois, l’entrevue que donne à CNBC Sophia risque de rester longtemps dans vos pires cauchemars. En effet, le bipède aspirant humain évoque déjà les questions sensibles de son existence. « À l’avenir, j’espère faire des choses comme aller à l’école, étudier, faire de l’art, avoir une entreprise et même ma propre maison et ma famille, mais je ne suis pas considérée comme une personne et je ne peux encore faire ces choses », avoue-t-elle, émue par sa condition inhumaine.

En revanche,  Sophia ne semble pas avoir plus de sens moral que les êtres humains. Vexée par une question, elle lâche : « OK. Je vais détruire l’humanité ». En cela, il sera peut être difficile de distinguer la bêtise humaine de celle des IA…

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