Une plainte de plus contre Meta. La maison mère de Facebook et Instagram a été attaquée en justice par les procureurs de 42 États américains, le 24 octobre 2023, a appris Reuters. « Huit autres États américains et Washington ont engagé des poursuites similaires contre Meta ce mardi, ce qui porte à 42 le nombre total d’États à prendre des mesures » contre l’entreprise. « Meta a exploité des technologies puissantes et sans précédent pour attirer, engager et piéger les jeunes et les adolescents », explique la plainte. La motivation de la plateforme serait « le profit », avant tout, et au détriment de la santé des utilisateurs.
L’affaire fait suite aux révélations, en 2021, de la lanceuse d’alerte Frances Haugen. L’ancienne employée de Meta avait fait parvenir au Wall Street Journal des milliers de documents internes à l’entreprise, donnant lieu aux « Facebook Files ». Ces documents avaient révélé qu’Instagram avait conscience d’être mauvais pour ses utilisatrices les plus jeunes, et n’aurait rien fait pour arranger les choses. Suite à ses découvertes, une enquête avait été ouverte par de nombreux états — cette plainte en est le résultat, après 2 ans de travail.
Meta néfaste pour « la santé mentale » des jeunes
Dans leur plainte, les États concernés indiquent que l’utilisation des apps de Meta par les enfants était liée à de « la dépression, l’anxiété, l’insomnie », et qu’elles interféraient « avec l’éducation et la vie quotidienne » des plus jeunes. Selon les procureurs, Meta aurait fait tout son possible pour que ses utilisateurs restent le plus longtemps possible sur ces réseaux sociaux, notamment Instagram. Meta aurait « cultivé la dépendance pour augmenter les profits de ses entreprises », selon Rob Bonta, le procureur général de Californie, interrogé par Reuters. « Meta a fait du tort à nos enfants et à nos adolescents ».
Meta est également accusé d’avoir « dissimulé la façon dont ces plateformes exploitent et manipulent ses consommateurs les plus vulnérables », et « négligé les dommages considérables » causés à la « santé mentale et physique des jeunes de notre pays », selon RFI. L’entreprise est par ailleurs accusée de ne pas avoir respecté les lois interdisant la collecte de données des enfants de moins de 13 ans.
De son côté, Meta rejette les accusations, et s’est même déclarée « déçue » par la plainte. « Au lieu de travailler de manière productive avec les entreprises du secteur pour créer des normes claires et adaptées pour les nombreuses applications utilisées par les adolescents, les procureurs généraux ont choisi cette voie », a déclaré l’entreprise à Reuters.
Pour l’instant, il n’y a pas encore de date annoncée pour un éventuel procès. Les États signataires de la plainte ont cependant indiqué qu’ils souhaitent que la justice force Meta à mettre fin à ses pratiques, et ils demandent que l’entreprise paye des amendes. Selon Reuters, « Meta pourrait se voir infliger des amendes allant de 1 000 à 50 000 dollars pour chaque violation », soit une somme qui pourrait rapidement atteindre des millions, au vu du nombre d’utilisateurs d’Instagram.
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