Le DSA est officiellement rentré en application en Europe cet été, et on en voit les premiers résultats. TikTok a publié le 25 octobre 2023 son premier rapport de transparence dans le cadre du règlement européen, qui l’oblige à partager un certain nombre de données et d’informations publiquement. Le réseau social a ainsi publié un rapport dévoilant les chiffres et ses techniques de modération en Europe.
Les résultats sont intrigants. Plus de 4 millions de contenus ont été supprimés sur le seul mois de septembre 2023 — le rapport ne concerne que ce mois-ci — et le réseau social emploie 6 000 modérateurs « couvrant au moins une langue officielle de chacun des 27 États membres de l’Union européenne », pour plus de 134 millions d’utilisateurs actifs au sein de l’UE. En plus des langues nationales, TikTok précise également qu’il emploie des modérateurs parlant « d’autres langues couramment parlées dans la région », comme, par exemple, « l’arabe et le turc ».
6 000 modérateurs humains
Parmi ces 6 000 modérateurs, 687 d’entre eux sont francophones. Il y a donc moins de 700 modérateurs pour 21,4 millions d’utilisateurs français, soit, comme nos confrères de BFMTV l’ont calculé, 1 modérateur pour 30 000 usagers. Au niveau régional, cette statistique peut paraitre surprenante : la France est le premier pays en termes d’utilisateurs en Europe, avec 21,4 millions d’utilisateurs. Le pays compte tout de même 200 modérateurs de moins que l’Allemagne, où il n’y a « que » 20,9 millions d’utilisateurs mensuels actifs, mais 869 modérateurs.
La France est également le pays à avoir fait le plus de demandes de retrait auprès de TikTok. Le gouvernement a ordonné la suppression de 13 vidéos : 7 pour contenus terroristes, 4 pour discours haineux, et 2 pour menaces ou harcèlement. Les seuls autres pays à avoir fait des demandes de retraits sont l’Italie, l’Irlande, le Portugal et la Slovaquie, avec une demande chacun. TikTok a également dû répondre à de très nombreuses demandes d’informations de la part des autorités de presque tous les pays de l’UE.
En complément de la modération automatisée sur TikTok
Il n’y a pas que de la modération humaine sur TikTok. Le rapport précise qu’avant même que les employés aient pu regarder les vidéos signalées, une première vague de vérification est faite avec de l’intelligence artificielle. Ce n’est pas nouveau : tous les réseaux sociaux ont de la modération automatisée, et TikTok est donc loin d’être seul dans ce cas-là. Ce qui est intéressant avec le rapport, c’est que l’entreprise précise les méthodes utilisées.
TikTok recourt à plusieurs technologies. En premier, TikTok utilise des « modèles de vision par ordinateur, qui aident à détecter des objets (par exemple des signaux visuels, des emblèmes, des logos, etc. qui sont connus pour être associés à des groupes extrémistes et haineux) », qui permettent de déterminer si le contenu enfreint les règles.
Une liste de mots-clés est également établie, et « des modèles sont utilisés pour examiner le contenu textuel et audio afin de détecter les documents qui enfreignent nos politiques ». Cette liste de mots-clés est établie en partenariats avec des « experts externes », dont des médias tels que l’AFP.
Enfin, « lorsque nous avons déjà détecté un contenu qui enfreint nos politiques, nous utilisons des technologies de déduplication et de hachage qui nous permettent de reconnaître les copies ou quasi-copies de ce contenu », indique TikTok. « Ces technologies sont utilisées pour empêcher la rediffusion de contenus violents sur la plateforme ».
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