Dijjer n’est pas un logiciel de P2P traditionnel. Loin des Kazaa, eDonkey ou même BitTorrent, le projet de Ian Clarke est en réalité un cache HTTP distribué entre tous les utilisateurs du logiciel. Marchant sur les traces de BitTorrent, Dijjer « est conçu pour permettre la distribution de larges fichiers à partir de servers Web tout en éliminant virtuellement les coûts de bande passante pour l’éditeur du fichier« , indique Clarke à notre confrère p2pnet.net.
Mais Dijjer souhaite faire mieux que le réseau de Bram Cohen. Son principal atout réside ainsi dans l’absence de trackers, obligatoires sur BitTorrent pour mettre les utilisateurs en relation. Ici, aucune configuration n’est nécessaire de la part des webmasters. Une fois Dijjer lancé, le logiciel met en cache tous les contenus HTTP téléchargés (pages web, streaming vidéos, images…), et lorsqu’un autre utilisateur souhaite accéder au même contenu, le logiciel se sert du cache distribué par Dijjer pour soulager le serveur visé.
Côté éditeurs, il est possible de forcer l’emploi du cache de Dijjer en diffusant leurs liens hypertextes précédés de http://127.0.0.1:9115/. Si un site est victime de l’effet Slashdot, les utilisateurs pourront également accéder au contenu mis en cache par d’autres en faisant précéder l’URL de ce même suffixe.
Suffisant pour détrôner BitTorrent ?
Les mots d’ordre de Dijjer pourraient être simplicité et efficacité. Sans fioriture, le logiciel ne nécessite aucune configuration et gère parfaitement les firewalls grâce aux techniques NAT2NAT implantées récemment sur Limewire. Réalisé en java, Dijjer fonctionne donc sur toutes les plateformes et peut être compilé avec le compilateur GNU pour Java (JCJ) pour éviter l’installation d’un environnement Java (JRE).
Pour réaliser Dijjer, Ian Clarke s’est bien sûr inspiré de son expérience sur Freenet et des algorithmes de distribution extensible de caches qu’il a mis au point. Son travail sur Dijjer a commencé il y a plusieurs mois, dirigé dit-il par « un manque de satisfaction des applications comme BitTorrent, et un désir de démontrer que les idées derrière Freenet pouvaient être appliquer pour résoudre d’autres problèmes« . Comme pour tout nouveau réseau P2P, le plus délicat sera de réussir à fonder une véritable communauté, le pari étant d’autant plus difficile que l’intérêt immédiat de l’application n’est que peu visible pour l’utilisateur lambda.
Clarke a besoin de testeurs qui peuvent se rendre sur le site officiel pour obtenir les informations nécessaires. Une version beta sera normalement disponible d’ici un à deux mois.
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