On parle généralement de la neutralité du net en s’inquiétant des bridages opérés par les fournisseurs d’accès, en fonction des services qu’utilisent les abonnés. Mais l’inverse, bien que beaucoup plus rare (voire rarissime), existe aussi. Ainsi l’on apprend que Netflix a admis jeudi aux États-Unis avoir délibérément bridé la qualité de ses flux vidéo proposés aux clients abonnés aux services mobiles de AT&T et Verizon.
Alors que Netflix recommande une connexion de 3 Mbps, la connexion était limitée depuis cinq ans à seulement 600 Kbps, tout juste de quoi délivrer une vidéo de basse qualité. Le service de SVOD aurait préféré prendre cette mesure drastique plutôt que d’être accusé d’être responsable de la consommation du quota mensuel de données imposés par ces opérateurs à leurs clients. Un conseil de bouche à oreille du type « n’utilisez pas Netflix si vous ne voulez pas griller votre forfait » aurait été une mauvaise publicité pour le service de vidéo en ligne, qui a donc préféré se l’épargnant en discriminant ses clients.
En mai, règle comme il te plaît
Le problème est d’avoir imposé ce bridage sans rien dire, plutôt que de le proposer comme option aux clients soucieux de préserver leur forfait et d’éviter un bridage ou une surfacturation.
Sur son blog, Netflix reconnaît avoir bridé ses services à 600 Kbps pour tous les abonnés mobiles, sans nommer spécifiquement ceux de AT&T ou Verizon. « Il s’agit de trouver le bon équilibre entre le fait d’assurer une bonne expérience de streaming et d’éviter des pénalités imprévues de la part des opérateurs mobiles », explique-t-il. Le service de vidéo sur abonnement affirme que « ça n’a pas été un problème pour nos membres », plus inquiets par leur forfait que par la résolution affichée sur leur écran.
Mais Netflix annonce qu’à partir du mois de mai, il sera finalement possible de régler soi-même le débit souhaité. L’entreprise avait déjà annoncé l’arrivée d’une telle fonctionnalité lors du Mobile World Congres de Barcelone. Un nouveau bouton sur l’application mobile devrait permettre d’activer ou de désactiver un mode d’économie des données, sans qu’on sache pour le moment s’il sera activé par défaut ou non.
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