L’hiver arrive, les factures d’électricité salées avec. Comme en 2022, de nombreux Français appréhendent la montée des prix, qui pourrait s’avérer particulièrement douloureuse quand les températures tomberont. La tendance est aux économies d’énergie, comme l’essor des thermostats connectés ces derniers mois l’a prouvé. Problème : les personnes avec des chauffages individuels électriques, des appareils souvent très énergivores, n’y ont pas droit.
À partir du 8 novembre, Leroy Merlin s’attaque à ce problème. Le groupe français annonce la commercialisation d’objets connectés dédiés au chauffage électrique sous sa propre marque Equation, après avoir déjà proposé des produits de sociétés tierces dans ses rayons (comme le module fil pilote de Heatzy). Leroy Merlin pense que ses produits peuvent diminuer les factures de ses clients de 15 %, comme le confie à Numerama Laurent Glaser, le directeur stratégie et prospective pour la maison connectée de l’enseigne.
Un module pour les radiateurs, un autre pour le ballon d’eau chaude
Pour la marque, la maison connectée en elle-même à un potentiel limité. Après avoir longtemps pensé que ce secteur allait révolutionner le marché, le spécialiste de l’habitat préfère aujourd’hui une approche plus pragmatique. « Les gens imaginaient que le Graal serait une maison entièrement connectée qui se pilote au doigt et à l’œil, mais la connectivité rentre progressivement, seulement là où elle est vraiment utile », constate Laurent Glaser.
Cette approche amène Leroy Merlin à se recentrer autour de quatre domaines essentiels, qui intéressent les gens pour ce qu’ils sont, plutôt que pour leur potentiel connecté. Il y a l’éclairage bien sûr, la sécurité, les ouvrants (volets) et, c’est une nouveauté, le confort (radiateur, température de la pièce, etc.). Le constat du directeur stratégie maison connectée de Leroy Merlin est le suivant : « Les habitants ont un problème au niveau du coût de l’énergie.» Son entreprise doit donc s’attaquer à la maison connectée de ce point de vue là, plutôt que sur l’aspect gadget.
Dans tous ses magasins et sur son site, Leroy Merlin propose désormais deux nouveaux produits dédiés au chauffage de la maison :
- Un récepteur connecté pour ballon d’eau chaude vendu sous la marque Equation. Il se connecte au boîtier d’encastrement, permet de suivre sa consommation en temps réel, d’éteindre le ballon quand on est absent et de planifier des routines de confort. Pour 39 euros.
- Un récepteur fil pilote pour radiateur électrique aussi sous la marque Equation. Il se connecte à l’arrière d’un radiateur ou d’un sèche-serviette, avec la possibilité de créer des plannings de chauffage (pour baisser la puissance la nuit ou quand on travaille, puis augmenter avant le retour). Il supporte les 6 modes standards en France et envoie des informations sur la consommation. Limite de la technologie du fil pilote : il ne permet pas de changer précisément la température en degrés, il faut passer du mode éco au mode confort pour avoir un impact. Il coûte aussi 39 euros.
Pourquoi sortir ces produits ? Leroy Merlin explique que « le plus gros potentiel sur ce marché, ce sont les clients déjà équipés, qui n’ont pas envie ou pas les moyens de changer leurs systèmes existants.» Comme d’autres, Leroy Merlin veut inciter à connecter un appareil existant plutôt que de le remplacer, pour limiter les coûts.
En passant d’un appareil « dumb » à un appareil « smart », un habitant devrait passer d’une consommation constante à une consommation autorégulée, qui se limite quand il n’est pas nécessaire de chauffer une pièce (ou l’eau). Leroy Merlin s’attend à des réductions de la facture de l’ordre des 15 %, ce qui peut être immense sur un hiver complet (même si ces chiffres varient beaucoup d’un foyer bien isolé à une passoire thermique). « Les gens veulent un retour sur l’investissement », dit Laurent Glaser. Il explique qu’un ballon d’eau est responsable de 20 % de la consommation énergétique des ménages, alors qu’il est souvent activé pour rien.
Installer les modules de Leroy Merlin est assez simple, ce qui incite l’enseigne à penser que la plupart des clients sauront s’y retrouver. « Une grande majorité des gens se débrouille par eux-mêmes, ou font appel à leurs proches.»
Le point faible : la box Enki qui est toujours obligatoire
À 39 euros, les modules de Leroy Merlin semblent plutôt vendus à un bon prix. Seul bémol : la technologie utilisée, qui les rend dépendant des boîtiers Enki, qui jouent le rôle de concentrateur de la maison connectée chez Leroy Merlin. Chaque module se connecte au boîtier Enki en ZigBee, qui transmet ensuite l’information au réseau par Wi-Fi. En conséquence, il faut forcément acheter un boîtier Enki séparément, à 30 euros minimum, pour pouvoir profiter de ces objets connectés. Mais l’investissement peut se rentabiliser si vous avez plusieurs appareils domotiques à la maison (Enki est compatible avec Google Assistant et Alexa, mais pas Siri.)
Pourquoi ne pas avoir rendu les boîtiers indépendants ? Leroy Merlin explique que son approche est celle d’un écosystème global, plutôt que celle d’appareils qui se multiplieraient et satureraient le réseau Wi-Fi.
Quid de Matter, le standard de la maison connectée censé unifier le tout et éliminer les boîtiers propriétaires comme Enki ? « On va voir ce que va faire Matter, on va voir ce qu’il va se passer », répond Laurent Glaser, qui ajoute que Leroy Merlin « fait partie du CSA (l’association derrière Matter). Tout ce que Matter peut apporter pour simplifier l’appairage, permettre une meilleure interopérabilité des produits, on est à 100 % pour ça. » Cependant, au lancement, les nouveaux produits de Leroy Merlin ne supporteront pas Matter. Une mise à jour du boîtier Enki pourrait, un jour, changer tout ça, mais ce n’est pas la priorité.
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