L’immense sphère construite à Las Vegas, dont la surface est recouverte par des panneaux LED, est un projet étonnant, à l’image de la ville. Mais si elle retient l’attention, elle doit encore prouver sa viabilité financière. Et ce n’est pas gagné, pour l’instant.

C’est la nouvelle attraction de Las Vegas. Une sphère immense, recouverte par des panneaux LED sur toute sa surface. 54 000 m² d’écran, 110 mètres de haut, une salle de spectacle en son sein d’une capacité de 18 600 places. Et, bien sûr, un intérieur entièrement tapissé du même affichage. Coût total du projet ? Au-delà des deux milliards de dollars.

Un concept de la démesure, et farfelu, à l’image de Vegas, la capitale mondiale du divertissement et tous les excès. Mais un concept qui aujourd’hui perd de l’argent. USA Today rapporte dans son édition du 9 novembre que le projet a perdu pratiquement 100 millions de dollars lors du troisième trimestre, qui s’est achevé au 30 septembre.

Pour ne rien arranger, la presse rapporte aussi le départ du directeur financier de Sphere Entertainment, début novembre. Il occupait ce poste depuis onze mois. Il a été remplacé le 3 novembre par le vice-président senior, pour assurer l’intérim en attendant. Une vive dispute entre le directeur financier et le patron du programme serait à l’origine de ce départ, avance le New York Post.

Les mauvaises performances annoncées — durant ce trimestre, la société a gagné 4,1 millions de dollars en recettes événementielles et 2,6 millions de dollars grâce à la publicité et à l’octroi de licences pour afficher des contenus sur l’immense écran extérieur de la Sphère — sont toutefois à nuancer, car l’attraction n’avait pas encore fait ses vrais débuts.

Trop tôt pour constater la réussite ou non de la Sphère

Si la Sphère a été inaugurée le 4 juillet dernier, elle n’a vraiment ouvert ses portes que le 29 septembre, à la toute fin du troisième trimestre. C’est par un concert du groupe de rock U2 que la salle a officiellement fait ses débuts. On sait que Bono et sa bande ont d’abord signé pour 25 dates, jusqu’à mi-décembre, avant prolonger. On sait aussi que les places coûtent de 500 à 1 500 dollars.

La musique n’est pas la seule activité proposée. D’autres divertissements sont et seront projetés à l’intérieur de la salle. Il y a actuellement le film-documentaire de 50 minutes de Darren Aronofsky (Requiem for a Dream, Black Swan). Le pitch ? Deux êtres humains arrivent sur Saturne et se souviennent de leur Terre. Plusieurs scènes défilent alors, presque à 360°.

la sphère
Source : Enrique A Sanabria

La Sphère se trouvant à Las Vegas, une ville où l’on dépense sans compter, son succès économique sera peut-être garanti à moyen terme — c’est en tout cas la lecture qu’a donné le patron du projet aux actionnaires. Le projet pourrait être amorti dans le temps et la rentabilité immédiate n’est peut-être pas la priorité absolue des promoteurs du projet.

De fait, il faudra voir les résultats de la sphère après un vrai trimestre d’exploitation. U2 a accepté d’être en résidence pour de nombreuses dates, ce qui traduit le très fort degré d’attractivité de l’attraction — même si le groupe y trouve évidemment son compte sur un plan strictement financier. D’autres artistes de premier plan vont sans doute suivre, là aussi avec des places vendues à prix d’or.

Le défi de rendre la Sphère attractive à long terme

La Sphère pourrait aussi profiter du Consumer Electronics Show (CES), qui a lieu aussi à Las Vegas. Des entreprises en recherche de visibilité, et qui ont les moyens, pourront vouloir faire leurs annonces à l’intérieur. D’autres voudront peut-être aussi diffuser leurs messages promotionnels à l’extérieur. Si tout le monde continue de la Sphère, beaucoup voudront être dessus.

Même chose du côté du sport : Las Vegas accueille un grand prix de Formule 1. Une course est d’ailleurs prévue le 19 novembre. La compétition, dont le calibre est planétaire, va aussi donner de la visibilité à la Sphère — et il pourrait être tentant à terme d’imaginer des interactions entre la course et cette salle. Pourquoi pas, par exemple, une course en immersion ?

Autre atout à considérer : la Sphère ne projette pas que des spots publicitaires. Il y a aussi des visuels variés qui sont projetés. Des smileys rigolos, la Lune, Mars, des fantômes au moment d’Halloween, etc. Tout est fait pour susciter l’attention de tous les touristes à Vegas, pour qu’ils en parlent et, surtout, qu’ils tweetent dessus ou fassent des vidéos sur TikTok, Instagram et YouTube.

Il reste à voir si la Sphère est ce vecteur de notoriété absolue que les concepteurs affirment qu’elle est. Pour Vegas, en tout cas, c’est une bonne façon d’être sur le devant de la scène. Et la ville devrait y trouver son compte, car c’est un potentiel élément d’attractivité. Après tout, c’est bien beau de la voir en vidéo, mais pour nombre d’internautes, ce sera mieux de la voir en vrai.

@numerama

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♬ son original – Numerama
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